La mort au crépuscule – William Gay

Date de publication : 2006 sous le titre de Twilight
Date édition française : Mars 2010 aux Éditions du Masque
Genres : Suspense, Grands espaces
Personnages principaux : Kenneth Tyler jeune homme de 17 ans; Granville Sutter dangereux psychopathe

Deux adolescents, Kenneth et sa soeur Corrie, découvrent que le croque-mort local Fenton Breece a des goûts nécrophiles. Ils arrivent à lui substituer des photos compromettantes et ils vont tenter de le faire chanter. Pour récupérer ses photos Fenton va passer un accord avec Granville Sutter, un homme violent et sans scrupule. Celui-ci va se lancer à la poursuite des deux jeunes gens. Au cours de la traque, Corrie, la sœur de Kenneth, va se tuer dans un accident de voiture. Kenneth, désormais seul, va se réfugier dans la forêt sombre du Harrikin. La chasse à l’homme se poursuit dans cette forêt étrange, lugubre et oppressante. L’ambiance de cette course poursuite est bien rendue : une région, qui jadis a été prospère est maintenant à l’abandon, avec ses machines agricoles ou minières couvertes de rouille telles des squelettes d’animaux géants, peuplée personnages étranges et inquiétants qui vivent coupés de la civilisation.

La désolation, la végétation dense, la pluie, la boue, tout cela installe un climat d’angoisse et de peur. Dans ce décor de film d’horreur le tueur psychopathe et implacable est bien déterminé à rattraper le jeune fuyard. Le roman fait penser à un scénario de film de terreur ou d’épouvante : on met facilement des images sur le texte et on peut penser que cela ferait un bon film. Dans l’ensemble c’est assez esthétique dans le genre gothique. Le style est assez singulier, il m’a un peu rappelé celui de R.J. Ellory dans Seul le silence. Il y a de la nostalgie et de la distance par rapport aux évènements. Et c’est là qu’il y a quelque chose qui cloche : au lieu de mettre le lecteur sur les nerfs, de faire ressentir l’angoisse, cette distance que prend l’auteur par rapport à l’action, contribue au contraire à ralentir et à délayer l’ensemble. Au lieu de monter la tension baisse. Le rythme n’est pas bien maîtrisé : on ne ressent jamais ce crescendo haletant auquel on pourrait s’attendre. Le scénario n’a rien d’original, c’est celui d’une traque sans pitié. Il a déjà été traité avec beaucoup de talent dans La nuit du chasseur de Davis Grubb et dans Non, ce pays n’est pas pour le vieil homme de McCarthy. Difficile de faire mieux que ces grands écrivains américains ! Cependant je trouve que la petite française Karine Giebel, avec les mêmes ingrédients, s’en sort mieux dans Chiens de sang : plus de suspens, plus de tension, mais c’est vrai, ambiance gothique et crépusculaire en moins. C’est certes une bonne lecture mais il ne faut pas tenir compte des comparaisons élogieuses qui ont été faites avec Faukner et McCarthy. Il ne faut pas exagérer !

A noter : le titre original en anglais de La mort au crépuscule est Twilight, mais le roman de William Gay n’a toutefois aucun rapport avec les petits de vampires de Stephenie Meyer William Gay est né en 1943 dans le Tennessee. Il a combattu au Vietnam avec les Marines, puis vécu à New York et à Chicago. Revenu s’établir « au pays » en 1978, il a gagné sa vie comme couvreur, charpentier et peintre en bâtiment. La Mort au crépuscule est son troisième roman, le seul traduit en français.

Ma note : 3,5 /5

Ce contenu a été publié dans Américain, Grands espaces, Moyen, Suspense, avec comme mot(s)-clé(s) , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.