La route de Gakona – Jean-Paul Jody

Date de Publication : 2009 (Éditions du Seuil)
Genres : Aventures / Techno polar
Personnages principaux : Kinscoff – enquêteur privé, Cathy – stagiaire au cabinet de Kinscoff

Telsa (1856-1943) était un brillant inventeur qui a laissé plus de 700 brevets. Aujourd’hui, des organisations secrètes s’intéressent à certains de ses brevets mais elles n’aiment pas que d’autres y mettent leur nez. Des radioamateurs qui avaient manifesté une trop grande curiosité, se sont brutalement suicidés. Kinscoff est un enquêteur privé. Il est mandaté par les parents d’un grand père radioamateur qui a mis fin à ses jours. Ce geste désespéré parait très surprenant et inexplicable à son entourage. Kinscoff, qui pense avoir là une enquête de routine, découvre une suite de faits étonnants qui dévoile une affaire de grande ampleur. Les disparitions brutales et les meurtres touchent ceux qui ont manifesté de l’intérêt pour un des brevets de Tesla. Le texte de ce brevet a été récupéré par des radioamateurs en divers endroits de la planète. A sa recherche, Kinscoff, accompagné de Cathy, une jeune stagiaire débrouillarde, se rend en Norvège, puis au Canada avant de finir en Alaska en essayant d’échapper à ceux qui les pistent depuis le début. En Alaska, ils arrivent jusqu’à Gakona où se trouve un centre américain de recherche, le HAARP (High Frequency Active Auroral Research Program). Ce centre officiellement étudie les aurores boréales, mais les indices relevés par les enquêteurs laissent penser que c’est là que secrètement des militaires et des membres de l’industrie de l’armement mènent des expériences dans le but de contrôler le climat, de déclencher des catastrophes dites naturelles et d’influencer les populations.

Ce livre est d’abord un thriller au suspense soutenu. La traque dans le grand nord des enquêteurs trop curieux par les services secrets américains, aidés par une fraction des services français, est assez captivante. Le paysage hostile et désolé, le froid, le gel, le peu de lumière, créent une ambiance de bout de monde. Cependant si on se place strictement au point de vue du polar on peut trouver le scénario un peu léger : on ne comprend pas bien pourquoi l’enquêteur Kinscoff se donne tout ce mal. Simplement pour tuer le temps pendant que sa femme est absente ? Et puis arrivé au bout de sa quête, il sait que le centre de recherche américain existe bien, mais il ne sait pas exactement ce qui s’y fait. On sent très bien que ce polar est un prétexte pour l’auteur lui permettant d’aborder le sujet qui lui tient à cœur : le capitalisme du désastre. Le livre aborde des questions politiques : il existerait une conspiration des ultra-libéraux qui utiliserait les crises et les destructions pour imposer à des masses traumatisées des réformes impopulaires qui seraient rejetées en temps normal. Cela fait penser à la théorie de la conspiration du 11 septembre 2001.

Le mérite de Jean-Paul Jody est de rendre crédible l’hypothèse que des apprentis sorciers cherchent les moyens d’influencer le climat pour provoquer des réactions de crainte afin de contrôler des populations fragilisées, pour le profit de quelques uns qui rêvent de domination du monde. C’est de la science-fiction ? Qui, en 1945, savait qu’une bombe atomique existait et qu’elle pouvait souffler en quelques secondes une ville de plusieurs millions d’habitants ? Malheureusement les avancées de la science ne sont pas faites uniquement dans un but humanitaire, surtout quand elles sont menées par les militaires. C’est pour cela que le livre de Jean-Paul Jody est terrifiant : on ne peut pas balayer d’un simple revers de main la possibilité que les faits exposés existent vraiment.

Ma note : 4 / 5 

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