L’appel des ombres – Belinda Bauer

Date de publication originale : 2011 (Darkside)
Date de publication française : 2012 (Fleuve Noir)
Genres : Policier – suspense
Personnages principaux : Jonas Holly, policier à Shipcott – John Marvel inspecteur divisionnaire

Une vieille dame handicapée est retrouvée morte dans son lit. Son décès n’est pas naturel, elle a été étouffée. Cet évènement provoque la stupeur dans la petite bourgade de Shipcott et il dépasse les compétences du policier local Jonas Holly plus habitué à gérer les petits incidents quotidiens qu’à rechercher un assassin. Il fait donc appel à la brigade criminelle de Taunton qui délègue John Marvel, inspecteur principal, dont le boulot est d’enquêter sur des meurtres. Peu de temps après survient l’homicide d’une vieille dame, handicapée elle aussi, avant qu’une autre série de trois assassinats sème la panique dans le village et la confusion chez les policiers complètement désarçonnés. Ce n’est pas des meurtres, c’est de l’abattage sélectif dit l’inspecteur Marvel en constatant que toutes les victimes étaient un poids pour leur entourage. De plus le meurtrier laisse des mots accusant le policier local Jonas Holly de ne pas faire son boulot. Lui, n’a pas besoin de ça, il culpabilise déjà beaucoup de ne pas avoir su protéger les habitants du village. Il doit aussi s’occuper de sa femme atteinte de sclérose en plaques, tout en refusant d’admettre l’évolution tragique de sa maladie.

L’intrigue est assez originale : dans un petit village, coupé du monde par des chutes de neige, où tout le monde se connaît, sévit un tueur qui s’en prend aux personnes faibles et dépendantes. Mais c’est surtout la personnalité du tueur qui est singulière. Cela fait penser à l’excellent livre de Daniel Keyes Les mille et une vie de Billy Milligan qui aurait pu inspirer l’auteur. La construction narrative utilise un décompte à rebours de jours commençant à quarante six jusqu’au dernier jour, on n’en comprendra le sens qu’à la fin. Le rythme du récit est lent, je dirais même languissant : l’auteur n’en finit plus de nous asséner les états d’âme et l’auto flagellation de Jonas et les colères et le sale caractère de Marvel, sans faire avancer d’un pouce l’enquête. Cette lenteur n’est même pas mise au service d’une ambiance, d’une atmosphère qui rendrait l’angoisse ou la peur plus oppressante. On attend que le rythme s’accélère un peu pour nous sortir d’une certaine déprime qui nous gagne devant tant de malheurs qui s’abattent sur le pauvre Jonas. Ce n’est que dans les 50 dernières pages (sur 407 pages) que tout s’accélère et que le récit devient plus captivant.

Sans être vraiment mauvais, le livre ne se distingue pas de la masse des polars moyens, malgré une intrigue originale. Ne vous attendez pas à un thriller trépidant au rythme haletant : c’est souvent lent et la fin seule nous sort d’une certaine lassitude en donnant tout son sens aux évènements précédemment décrits.

Ma note :  3,5 / 5 

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