Festival international des littératures policières de Toulouse 2012


Le 4 ème Festival international des littératures policières de Toulouse s’est tenu les 12,13 et 14 octobre. Une cinquantaine d’auteurs venus d’Espagne, du Chili, d’Argentine, d’Italie, de Hollande, d’Angleterre et de France étaient présents durant les 3 jours du festival, qui s’est tenu dans le quartier de Basso-Cambo à la librairie de la Renaissance. Pour voir tout le programme du festival consulter le site Toulouse Polars du Sud

Les invités

 Les auteurs de romans :

Anglais : Roger Jon Ellory, Tim Willocks

Argentins : Ernesto Mallo, Carlos Salem

Chilien : Ramón Díaz-Eterovic

Espagnols : Victor del Arbol, Ignacio del Valle, Alfonso Mateo Sagasta, José Carlos Somoza

Hollandais : Elvin Post

Islandais : Arni Thorarinsson

Italien : Maurizio de Giovanni

Québécoise : Véronique Bessens

Français : Maurice Attia, Odile Barski, Lakhdar Belaïd, Abdel Hafed Benotman, Olivier Bordaçarre, Jérôme Bucy, Hervé Claude, Sylvie Deshors, Caryl Férey, Philippe Georget,  Karine Giebel, Marin Ledun, Jerôme Leroy, Karim Madani, Marcus Malte, Bernard Minier, Aurélien Molas, Jean-Paul Nozière, Jean-Hugues Oppel, Francis Pornon, Jean-Bernard Pouy, Serge Quadruppani, Barouk Salamé, Sire Cédric, Romain Slocombe, Danielle Thiéry, Jan Thirion, Francis Zamponi, Maurice Zytnicki.

Les auteurs de BD : Laurent Astier, Frédéric Bézian, Annie Goetzinger

L’inauguration

Comme d’habitude Claude Mesplède, Président du festival, a fait un brillant discours d’inauguration. Les autorités locales, Mairie de Toulouse et Conseil Général ont délégué des représentants qui ont confirmé l’intérêt qu’ils portent à ce festival. Le Directeur de la Police Judiciaire de Toulouse était également Présent.

Un public nombreux (l’amphithéâtre était plein comme un œuf) a assisté à cette inauguration et au cocktail qui a suivi, avec un orchestre qui a joué quelques uns des grands classiques des bandes sons des films policiers.

 

Sur le Centre National du Livre (CNL)

Sur son site Web le CNL définit ainsi son rôle :
« 
Le Centre national du livre a vocation de soutenir l’ensemble de la chaîne du livre (auteurs, éditeurs, libraires, bibliothèques, promoteurs du livre et de la lecture), et notamment la création et la diffusion des œuvres les plus exigeantes sur le plan littéraire, par l’attribution de prêts ou de subventions. »

Or cette institution a refusé la demande de subvention émise par le président Claude Mesplède pour le Festival du Polar de Toulouse sous des prétextes fallacieux. Si des manifestations telles que ce festival n’ont pas droit à la moindre subvention, on peut légitimement se demander à qui cet établissement public destine ses aides. Rappelons qu’il dépend du Ministère de la Culture et fonctionne avec notre argent. Son président ne semble pas avoir compris que le genre appelé familièrement Polar fait non seulement partie intégralement de la littérature mais qu’il en est aussi l’élément le plus dynamique et le plus « vendeur » (25% des livres vendus sont des polars). Peut être faudrait-il que les gens du CNL sortent des salons littéraires parisiens où l’on parle de livres sans les avoir lus, et s’intéressent davantage à cette littérature populaire, qui trouve de plus en plus de lecteurs.

Les prix

Prix Violeta Negra

Son objectif est de mettre en évidence un polar traduit d’une langue du sud : espagnol, italien, portugais, grec, turc …ou autre langue du Sud.

Cette année le prix a été attribué à :

Silvia Avallone (Italie) pour son livre D’acier.

 

Prix Thierry Jonquet de la Nouvelle

Le thème 2012 était « Carton rouge »

Prix attribué à Émile Castillejos pour Le danseur de tango.

Prix de l’Embouchure

Prix qui porte le nom du siège de la Police Judiciaire de Toulouse. Il est décerné par l’Amicale du Personnel de la Police Nationale (APPN). Ce prix a été attribué à :

Bernard Minier pour son livre Glacé.

Les tables rondes

Je ne vais parler que des tables rondes auxquelles j’ai assisté. D’autres ont eu lieu mais je ne pouvais pas les suivre toutes, j’ai fait une sélection compatible avec ma disponibilité. Le programme complet des tables rondes est sur le site Toulouse Polars du Sud.

Passées les bornes, y a plus de limites … ! Quand le polar décoiffe.

Les auteurs présents : Jean-Bernard Pouy, Carlo Salem et Elvin Post, étaient d’accord pour affirmer qu’ils ne s’imposent aucune limite dans leurs bouquins. D’ailleurs dans la vie réelle, il y a de nombreux exemples où les évènements ont quelque chose d’absurde et de complètement loufoque, alors pourquoi limiter son imagination dans un livre ? Ce qui semble important c’est d’établir une connivence avec le lecteur. JB Pouy et C. Salem ont cité de nombreux exemples tirés de leurs bouquins ou de ceux des autres. E. Post a fait l’effort d’essayer de parler français, il s’en est pas mal sorti mais à côté de ses deux compères qui ont la parole facile, il a eu du mal à préserver son temps de parole !

 Génération Thriller : les plaisirs du frisson

Avec la participation de : Nathalie Hug et Jérôme Camut, Jérôme Bucy, Karine Giebel, Jan Thirion et Bernard Minier.

Pour commencer il y a eu débat sur « Qu’est-ce qu’un thriller ?» puis sur les étiquettes et les classification des polars en général. Il a eu ceux qui refusent d’entrer dans une catégorie, qui disent écrire des histoires sans se préoccuper le moins du monde de savoir dans quelle catégorie elles entrent. Ce sont les éditeurs qui attribuent le label Thriller ou roman noir ou autre chose, pas les auteurs. Il semblerait également que les français soient plus enclins que d’autres à classer les livres par catégories. Cependant les auteurs ont aussi reconnu que d’essayer de classer un roman pouvait aider le lecteur dans ses choix.

Les laboratoires du noir – Retour d’expérience

Avec : Benoît Séverac (auteur) – Sergine Ponsar (chercheur), Marin Ledun (auteur) – Caroline Datchary (chercheur), Romain Slocombe (auteur) – Carole Rossi (chercheur), Hervé Jubert (auteur) – Frédérique Rémy (chercheur), Laurence Biberfeld (auteur) – Olivier Pliez (chercheur).

Dans le cadre de la Novela (fête de la connaissance à Toulouse) 12 auteurs avaient pour mission de rencontrer chacun l’un des 12 chercheurs toulousains, de toutes disciplines, et d’écrire une courte nouvelle en collaboration avec eux. Les 12 nouvelles noires ont été rassemblées dans le livre Laboratoires du noir.

5 tandems auteurs – chercheurs nous ont fait part de leur expérience de travailler avec des gens d’une discipline très différente de la leur. Tous nous ont fait part de la richesse des échanges et de leur satisfaction de travailler ensemble.

Certains duos étaient très cohérents, comme celui formé par Marin Ledun et Caroline Datchary. Marin a été chercheur en Sciences humaines et Sociales, il est l’auteur de nombreux articles et ouvrages sur les nouvelles technologies et la sociologie du travail. Caroline est chercheur en Droit, Economie, Gestion et Maîtresse de conférence en sociologie. Elle a écrit un ouvrage La dispersion au travail. Ces deux là n’ont pas dû avoir beaucoup mal pour se comprendre.

D’autres paires étaient plus improbables, comme celle formée par Benoît Severac et Sergine Ponsar : Benoît nous a révélé que son choix a été fait uniquement sur le prénom de sa partenaire : Sergine (qu’il prononce Serjine alors qu’il faut le prononcer Serguine). C’était elle et nul autre tant ce prénom lui plaisait.

Le roman noir révélateur du malaise de la société française

Avec Jérôme Leroy, Serge Quadrupani, Olivier Bordaçarre et Karim Madani.

Fort intéressant débat (avec notre ami Jean-Marc Laherrère comme modérateur). Les 4 auteurs présents nous ont expliqué, avec humour, qu’écrire sur la société actuelle aboutissait à faire un roman noir tant notre société est malade. Mais décrire ne suffit pas il faut aussi une histoire et des personnages, attachants ou méprisables, pour faire un roman. Chacun d’eux nous a expliqué, avec talent, sa propre vision et ses motivations. Tous reconnaissent que c’est politique d’écrire un roman noir. Ils ont un positionnement assez proche, avec quelques nuances toutefois.

Impressions personnelles 

Beaucoup de monde a fréquenté ce salon du polar 2012 de Toulouse. L’amphithéâtre, pourtant assez spacieux, était plein comme un œuf pendant l’inauguration. Cette manifestation est maintenant reconnue par les autorités locales et par les institutions culturelles nationales. Malgré le mépris affiché par le CNL qui préfère rester sur de vieux schémas (polars considérés comme de la sous littérature) j’ai l’impression que le salon attire de plus en plus de visiteurs. Il a la chance d’avoir un président connu et reconnu de tous, Claude Mesplède, le Pape du Polar. Lors de la table ronde Passées les bornes, y a plus de limites … ! un auteur aussi peu respectueux de l’autorité et aussi fort en gueule que Jean-Bernard Pouy, après avoir énuméré des polars où l’auteur s’est lâché, en créant des situations burlesques et déjantées, se tourne vers Claude et lui demande « je n’ai pas raconté trop de conneries ?  » et Claude de répondre d’un rassurant et laconique « Tu as été très bien ». C’est dire le respect et la sympathie que Claude inspire ! Les bénévoles, nombreux, en tee-shirt noir, ont assuré le bon déroulement du salon. On leur doit la réussite de ce festival.

Beaucoup d’enthousiasme et de passion aussi, que ce soit chez les auteurs, les professionnels du livre, mais aussi et surtout chez les visiteurs – lecteurs qui défendent avec beaucoup de vigueur la littérature noire. Ce festival a montré une belle vitalité du polar, genre qui devient de plus en plus populaire.

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2 réponses à Festival international des littératures policières de Toulouse 2012

  1. Ray dit :

    Effectivement je t'ai croisé plusieurs fois mais toujours en discussion avec quelqu'un, je n'ai pas osé interrompre votre conversation. Je suis un grand timide !

    L'année prochaine je serai plus hardi, promis !

  2. Je te remercie chaleureusement pour avoir rendu compte aussi rapidement et aussi objectivement de ce quatrième festival des littératures policières. L'an prochain, n'oublie pas de venir bavarder quelques instants avec moi, même si je parle déjà avec une autre personne. Manifeste-toi pour que nous puissions discuter quelque peu. Merci encore

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