Par Michel Dufour
Date de publication originale : 2021 (Havets kirkegard)
Date de publication française : 2023 (Le bruit du monde,10/18)
Traduction (norvégien) : Loup-Maëlle Besançon
Genres : Thriller, historique
Personnage principal : Sasha Falck
Qu’est-ce qui a causé le naufrage d’un express côtier norvégien en 1940 ? La réponse se trouve probablement dans les écrits de Vera Lind qui semble s’être suicidée en 2015. Mais ces écrits et son testament sont disparus. Le fils de Vera, Olaf, semble être l’héritier mais son neveu Hans prétend que Vera avait changé son testament. La fille d’Olaf, Sasha, part à la recherche du manuscrit et du testament de Vera, avec l’aide de Johnny Berg, ex agent des services de renseignement norvégiens, libéré d’une prison en Afghanistan, grâce à Hans, qui lui demande d’écrire sa biographie. D’où un long retour au Liban en 1982 et en 2006 pour comprendre le travail de Hans comme médecin; et un autre retour en Norvège en 1940 et au cours de l’occupation allemande, pour essayer de comprendre dans quelle mesure les Falk ont collaboré avec l’ennemi pour sauver leurs compagnies et leurs milliers de couronnes.
Je dois omettre plusieurs autres aspects du roman. Entre autres, les magnifiques paysages de la Norvège du Nord, qui donnent le goût d’y réserver une croisière; puis, le problème crucial : qui doit avoir la priorité entre la vérité ou la protection de la réputation familiale ? Qui est vraiment Johnny Berg ? Quel est le rôle véritable de l’avocate Siri Greve ?
Le roman est long et ne manque pas d’intérêt. Mais l’auteur a trop voulu en mettre. La densité du récit l’emporte nettement sur sa clarté.
Ça m’a pris au moins une heure pour retracer les liens familiaux de la famille Falk, avant de m’apercevoir qu’un très utile schéma apparaissait à la fin du livre (page 610-611) ! La première finale est audacieuse; la deuxième, plus ordinaire, en réconfortera peut-être plusieurs.
Bref, c’est un roman où j’ai beaucoup appris, mais il me semble que l’intrigue principale (quelle est-elle ?) s’est perdue en chemin.
Extrait :
─ « Ce n’est pas ainsi qu’on doit procéder (dixit Vera). Nous avons une armée, un service de renseignement, sous le contrôle du Parlement ».
Olaf me fixe d’un regard ardent :
─ « C’est ça la défense de la Norvège, au cas où le reste nous lâcherait. Certains secrets militaires sont de telle nature qu’ils ne peuvent être confiés à des élus ou autres représentants politiques à cheval sur les principes. Ils sont entre les mains de particuliers. Si tu révèles ce genre d’informations dans un livre, tu mets ces activités en péril. Et tu renvoies les cellules du réseau stay-behind dix ans en arrière. Autre détail non négligeable : ces révélations signeront aussi l’arrêt de mort de Rederhaugen et de tout ce que nous y avons entrepris ».

Un des multiples fjords norvégiens
Niveau de satisfaction :
(3,9 / 5)