Un pays à l’aube – Dennis Lehane

Date de l’édition originale : 2008 – The Given Day
Date de l’édition française : 2009 (Editions Payot & Rivages) et 2010 (Rivages/Noir)
Genres : Roman noir historique et social
Personnages principaux : Luther.Laurence jeune noir, Danny Coughlin agent de la police de Boston

Deux destins sont montrés en parallèle : celui du jeune noir Luther Laurence et celui de l’agent de police Danny Coughlin. On est en1918, à la fin de la première guerre mondiale. Les soldats vont rentrer chez eux après avoir participé aux combats en Europe. La grippe frappe les Etats-Unis, elle fait de nombreuses victimes. Pour trouver du travail Luther Laurence est obligé de quitter son Ohio natal pour se rendre à Tulsa en Oklahoma. Pour arrondir sa paye, il entre au service du caïd local le Bedeau. Pour Luther les affaires tournent mal et il est obligé de s’enfuir vers Boston, seul, abandonnant sa femme. Danny Coughlin, au cours d’un repas familial, rencontre le gratin de la société bostonienne : officiers de police, juges et financiers. Ils lui confient la mission d’infiltrer le syndicat de police, puis les groupuscules anarchistes et bolcheviks en contrepartie d’une promotion au grade d’inspecteur. Luther et Danny finissent par se retrouver dans la même maison, Luther comme domestique et Danny comme fils de la famille.

Les classes populaires ont du mal à vivre et les mouvements sociaux et les grèves se multiplient. La classe dirigeante n’est pas prête à partager ses privilèges alors toute demande d’amélioration de la condition sociale est assimilée à un acte de terrorisme contre le pays, à une russification, jusqu’au jour où l’explosion sociale a lieu entraînant les vandalismes et les saccages. Les émeutes ravagent la ville de Boston alors que la police est en grève. Cette grève sera assimilée à un acte de trahison envers le pays. La famille de Danny Coughlin va se trouver profondément bouleversée par cette crise. Luther, lui, finira parce se rendre compte de l’importance de sa famille qu’il a été obligé d’abandonner.

Lehane prend le temps d’installer le décor et les personnages, parfois un peu trop, comme au début, cette description interminable d’une partie de base-ball à laquelle je n’ai rien compris. Passé cet écueil, on finit par entrer dans l’histoire (dans les deux sens du terme, puisque le roman se situe en 1918 et 1919) et on suit cette épopée sur fond de crise sociale avec intérêt. On peut même trouver des ressemblances entre l’époque décrite et aujourd’hui : la crise sociale, le terrorisme, les arguments politiques, tout cela pourrait être actuel. Nous n’avons pas ici affaire à un vrai polar. Cependant je ne vais pas me priver d’en parler sous prétexte que ce n’est pas un polar pur jus. D’autant plus que Lehane est un auteur réputé de vrais polars et que l’éditeur a positionné ce roman dans la catégorie roman noir (édition Rivage Noir). Alors ne soyons pas sectaires puisque c’est un excellent roman, même si ce n’est pas vraiment un polar.
Ma note : 4 / 5

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