Incendie nocturne – Michael Connelly

Par Michel Dufour

Date de publication originale : 2019
(The Night Fire)
Date de publication française :
2020 (Calmann-Lévy)
Traduction (américain) :
Robert Pépin
Genre :
Enquête
Personnages principaux :
Harry Bosch, Renée Ballard

Bosch est maintenant à la retraite. Son mentor, John Jack Thomson, vient de mourir en lui laissant un dossier sur une affaire non résolue : le jeune John Hilton a été abattu dans une ruelle coupe-gorge de Los Angeles quelques années plus tôt. Se remettant d’une blessure au genou, Bosch demande l’aide de l’inspectrice Renée Ballard qui travaille au quart de nuit à Hollywood et qui enquête sur la mort d’un sans-abri retrouvé calciné dans sa tente.

Par ailleurs, le demi-frère de Bosch, l’avocat Mickey Haller, tente d’innocenter celui qu’on a accusé d’être le tueur du juge Montgomery. Bosch décide de voir ça de plus près. De son côté, Ballard examine les cas d’une fillette qui s’est apparemment suicidée et tente de régler le cas d’un couple homosexuel dont les conjoints se sont agressés. Puis, elle intervient sur une affaire de traite de jeunes femmes. Pendant ce temps, Bosch se demande s’il va poursuivre les responsables de sa leucémie. Enfin, Bosch et Ballard s’interrogent sur la raison pour laquelle Thomson a volé le dossier et l’a confié à l’ex-inspecteur. Et j’en passe…

On comprendra que Connelly veut peindre dans un décor réaliste le travail quotidien d’un inspecteur de police. Or, quelques gros cas que Ballard et Bosch veulent régler dépassent de beaucoup leur travail quotidien, d’autant plus que ce travail n’est pas officiellement autorisé par les autorités compétentes. C’est difficile pour le lecteur de ne pas sombrer dans une certaine confusion et de ne pas se perdre parmi tous ces personnages. Mais c’est probablement une conséquence des méthodes de travail de Connelly : « Travailler avec un plan, c’est comme travailler avec un patron, un patron qui vous dit ce que vous devez faire. Et ce patron, franchement, je m’en passe très bien. » [1] C’est vrai que, dans une entrevue, on peut dire à peu près n’importe quoi. Mais on n’en a pas moins l’impression que Connelly confie certaines parties de son idée générale à quelques collaborateurs dont il raboute ensuite les contributions.

Ce roman-ci n’est ni vraiment un suspense ni un thriller (sauf les 20 dernières pages). Plutôt une sorte de chronique vite faite.

[1] Revue Transfuge #14, 2008.

Extrait :
Bosch gagna la baie vitrée, l’ouvrit et passa sur la terrasse, Ballard sur les talons.
Spectaculaire, la vue, dit-elle.
C’est la nuit que je la préfère. Les lumières, l’autoroute. Tout paraît beau.
Elle rit.
– 
On ne sait toujours pas pourquoi John Jack avait ce livre du meurtre en sa possession et pourquoi il n’en a rien fait pendant vingt ans.
Ballard le rejoignit à la rambarde.
C’est important ? demanda-t-elle. On a le type qui a fait le coup dans le collimateur. En plus de son mobile et ce qui lui a permis de frapper.
C’est important pour moi, rétorqua Bosch. Je veux savoir.
On y arrivera. On finira par comprendre.
Il acquiesça d’un signe de tête, peu convaincu. Ils – surtout elle – avaient fait en une semaine tout ce dont John Jack avait été incapable en deux décennies, et Bosch commençait à souscrire à l’hypothèse de Ballard selon laquelle cela cachait quelque chose de sinistre… A savoir que si John Jack Thompson s’était emparé du livre du meurtre, c’était parce qu’il ne voulait pas que l’affaire soit résolue.
Ce qui suscitait un nouveau mystère. Et des plus douloureux.

Los Angeles by night

Niveau de satisfaction :
3 out of 5 stars (3 / 5)

 

 

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