Ombres et lumière – Val McDermid

Par Michel Dufour

Date de publication originale : 2020 (Still Life)
Date de publication française :
2023 (Flammarion)
Traduction (anglais/écossais) :
Perrine Chambon
Genres : Enquête, thriller
Personnage principal :
Commandante Karen Pirie

La reine du polar écossais écrit beaucoup. Ce roman-ci est écrit pendant la covid : McDermid n’est pas pressée et le lecteur ne doit pas l’être non plus. Les personnages sont nombreux mais plusieurs ne font que passer. Et il faut aimer le style de l’auteure : qu’on ne s’attende pas à des épisodes palpitants. Ce qui intéresse McDermid c’est plus le travail de l’enquêtrice, la recherche du mobile ou, comme ici, l’identité des victimes.

L’enquêtrice, c’est la commandante écossaise  Karen Pirie, autoritaire et entêtée, dépendante du café et des sucreries, qui bénéficie de multiples contacts qu’elle mettra à profit pour faciliter ses recherches en France, en Angleterre et en Irlande. La tâche n’est pas facile parce que Karen doit mener deux enquêtes en même temps : que fait le cadavre de James Auld dans les eaux du fleuve écossais Forth, lui qui était disparu depuis dix ans? Et qui est le squelette dissimulé dans le garage de Susan Leitch, qui vient d’être tuée dans un accident de la route, et comment s’est-il retrouvé là ?

Coincée entre son apprenti, le jeune Jason, qu’elle a tendance à materner, et sa chef autoritaire et méprisante, Ann Markie, qu’elle déteste franchement, Karen se démène comme un beau diable pour boucler ses deux enquêtes. Son surnom de Spécial K est dû à son art de diriger les interrogatoires comme en témoigne son face à face avec Daniel Connolly.

Les romans de McDermid sont toujours bien documentés, ici par exemple sur les problèmes de juridiction entre l’Écosse, l’Angleterre, l’Irlande et la France, particulièrement, le rôle du procureur au Royaume Uni et en France. On a souvent l’impression de lire un manuel de sciences politiques. Ceux et celles qui recherchent les émotions fortes risquent donc d’être déçus.

Extrait :
─ Nous venons voir Mr Geary, dit Karen.
L’assistante de la galerie haussa un sourcil, comme si elle doutait d’elles.
─  Je ne vois rien sur son emploi du temps. Vous avez rendez-vous ?
─ Dites-lui qu’il s’agit de six tableaux d’artistes écossais qu’il a vendus au début des années 2000, répondit Karen en lui lançant un regard implacable. Il va accepter de me voir.
─ Vous pouvez être plus précise ?
─ Pas devant vous. Allez donc lui dire qu’on ne bougera pas tant qu’il ne nous aura pas reçues.
La voix de Karen était devenue plus grave, plus sèche, menaçante.

Édimbourg et le Firth of Forth

Niveau de satisfaction :
4 out of 5 stars (4 / 5)

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