La librairie des chats noirs – Piergiorgio Pulixi

Par Michel Dufour

Date de publication originale : 2023 (La Libreria Dei Gatti Neri)
Date de publication française :
2024 (Gallmeister)
Traduction (italien) :
Anatole Pons-Reumaux
Genre : Enquête
Personnage principal :
Marzio Montecristo, libraire

Le tueur neutralise la petite famille, ligote les trois personnes et donne une minute au père pour décider s’il va tuer sa femme ou leur enfant. Le père choisit l’enfant; le sadique tue la mère; et le père se suicide. Peu après, un scénario analogue, sauf que la question est posée à la fille qui ne se décide pas entre choisir son père ou sa mère; la minute écoulée, le sadique les tue alors tous les deux. Et ça promet de continuer ainsi.

La police ne trouve aucun lien entre les victimes (à part leur âge, peut-être); l’assassin ne laisse aucune trace. Quel motif ? Vengeance peut-être, mais de quoi ? En désespoir de cause, Angela Dimase et Flavio Caruso, chargés de l’enquête, demandent l’aide du libraire Marzio Montecristo qui anime un club de lecture, les enquêteurs du mardi, qui leur avait déjà donné un coup de main.

Le lecteur aussi cherche en vain des indices. L’auteur lui en fournit deux : l’énoncé selon lequel « les affaires les plus difficiles sont toujours les plus banales » (dixit la doyenne du club Nunzia dans un éclair de lucidité). Puis, le fait qu’une victime reconnaît le tueur quand il accepte de se découvrir avant de l’abattre. Bon, c’est bien gentil, mais on n’est pas vraiment plus avancé.

Marzio et son équipe partent du fait que les victimes véritables sont les personnes qui ont eu le choix cruel à faire, qu’elles sont toutes d’un âge assez semblable et qu’elles sont toutes nées à Cagliari. Puis, on découvre qu’elles auraient fait partie d’un même département à l’université et auraient passé les mêmes examens. Un de leurs collègues se serait suicidé il y a deux ans en demandant pardon : « Que Dieu nous pardonne pour ce que nous avons fait »… Il suffira de suivre cette nouvelle piste pour trouver l’identité possible de l’assassin, ce que confirmera Lorenzo, l’enfant du premier couple décédé, à partir de la reconnaissance du visage cagoulé du tueur.

Heureusement que ce dernier avoue, sans quoi il me semble qu’un bon avocat l’aurait aisément disculpé.

C’est bien écrit et la lecture est agréable. J’aurais aimé que l’auteur décrive davantage la Sardaigne qui reste une sorte de mystère pour les admirateurs de l’Italie. Les principaux personnages sont bien campés, particulièrement les membres du club. La façon de procéder du criminel est obsédante. L’enquête pour le découvrir bénéficie d’un beau hasard et d’une identification plutôt délicate.

Extrait :
Dans quelques secondes, je vais retourner le sablier. À partir de là, tu auras exactement une minute pour prendre ta décision. Ce sera un choix difficile, j’en ai conscience. Mais il n’y aura aucune échappatoire. Soixante secondes, pas une de plus. C’est tout le temps dont tu disposeras. Compris ?
Mais de quoi parle-t-il, bon sang ? se demanda Nicola, hébété.
Lucia lui lança un regard désespéré.
─ Je t’ai demandé si tu avais compris, reprit l’inconnu en braquant son arme sur son épouse.
Nicola hocha frénétiquement la tête.
─ Bien… Je suis ici pour tuer soit ta femme, soit ton fils (…) Tu as une minute pour me désigner qui. Une fois le temps écoulé, je les tuerai tous les deux et je te laisserai la vie sauve.

Cagliari

Niveau de satisfaction :
4 out of 5 stars (4 / 5)

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