Par Michel Dufour
Date de publication originale : 2017 (Night of The Lightbringer)
Date de publication française : 2018 (10/18, Poche)
Traduction : Corine Derblum
Genres : Enquête, historique, culturel
Personnage principal : Sœur Fidelma de Cashel
Irlande, 671 après JC.
Les habitants de Cashel se préparent pour la fête païenne de Samhaim. Eadulf, le mari de Fidelma, sœur de Colgu roi de Mumam, découvre un cadavre imparfaitement dissimulé dans le bûcher monté pour la soirée du lendemain. Nul doute qu’il s’agit d’un assassinat : la gorge de l’homme a été tranchée, le crâne fracassé, et on l’a poignardé en plein cœur. Il s’agit du rituel ancien de la triple mort. Comme les sommités des environs sont invitées à la fête, Colgu charge Fidelma, Eadulf et Aidan (de la garde royale) de découvrir rapidement l’assassin et ses motifs. L’enquête se complexifie, cependant, du fait que d’autres meurtres sont commis, dont un semble lié au vol d’un manuscrit très secret qui aurait été dérobé dans les archives secrètes du Vatican. Si ce manuscrit était publiquement révélé, ça encouragerait l’hérésie (du point de vue chrétien) du psilanthropisme (doctrine selon laquelle le Christ est un homme, non un dieu) en lutte contre le christianisme qui cherche à s’imposer depuis Constantin. Fidelma découvre un lien entre l’abbaye-forteresse de Rath Cuain, la disparition de plusieurs cargaisons d’argent fondu et le premier meurtre. Mais quel rapport peut bien exister entre cette affaire et le vol du manuscrit ? L’abbaye de Rath Cuain semble au centre de toutes ces intrigues, mais on n’y entre pas comme dans un moulin; au contraire, Fidelma finit par se retrouver prisonnière de ses caves.
Les aventures de Fidelma sont toujours compliquées. L’ex-religieuse dénoue, cependant, tous les fils au cours d’un grand procès où sont présents les suspects, le roi Colgu, le chef brehon Fithel (qui dirige les délibérations), des représentants d’autres royaumes, le protecteur armé du roi, Gorman et d’autres guerriers, Eadulf qui assiste Fidelma, et quelques autres. On avait transformé le réfectoire de l’abbaye en tribunal. C’est un genre de final spectaculaire qu’aurait apprécié Hercule Poirot. Cependant, une fois que tous ont été convaincus par les explications et justifications de Fidelma, et accepté les condamnations qui en ont découlé, il apparaît que Fithel, Colgu et Eadulf éprouvent quelque difficulté à comprendre tous les détails. Ce fut aussi mon cas.
Extrait :
Alors que les cavaliers gravissaient la colline, Rath Cuain se révéla à leurs yeux dans toute son étendue. Comme par un accord tacite, ils tirèrent sur les rênes en même temps. Ils avaient aperçu le lieu de loin, ils savaient qu’il avait été une citadelle avant de devenir une abbaye, toutefois ils s’étaient attendus à l’habituelle palissade, au groupe de cahutes autour d’une chapelle en pierre. Or, devant eux se dressait une forteresse puissante, dotée de tours de garde et d’un portail massif. Les murailles étaient trois fois plus hautes qu’un homme de grande taille. Cela ressemblait à une place forte armée de guerriers bien plus qu’à un établissement monastique.
– Comment ceci peut-il exister à moins d’un jour de cheval sans que nous n’en ayons connaissance ? interroge Fidelma.
Aidan était lui aussi confondu de surprise.
– En vérité, je ne sais pas, lady. Les routes principales qui partent de Cashel contournent cette région, on y passe donc rarement. Bien sûr, nous entendions parler d’une communauté religieuse, mais sans jamais imaginer rien d’aussi imposant. Je ne sais que dire.
– Mon frère ne sera pas des plus réjouis qu’une telle forteresse, si proche de sa capitale, soit restée inconnue de ses guerriers d’élite, observa la jeune femme d’un ton sec.
Niveau de satisfaction :
(4 / 5)