Par Raymond Pédoussaut
Date de publication originale : 2019 – Les Arènes
Genre : Roman noir
Personnages principaux : Cinq combattants qui traquent un autre combattant monstrueux : la Bête
Ce siècle de guerre était le siècle des tueurs. Ils sont cinq, ils se battent pour la France. Ils vivent dans la guerre depuis leur naissance. L’ennemi est anglais. Mais un autre ennemi est parmi eux, combattant à leur côté. Ils l’appellent la Bête. Ils ont décidé de le tuer.
Loin de la guerre, Diane, son père, sa mère et son frère, vivaient dans une ferme isolée. Quand la Bête est passée par là, ils ont tous été tués, seule Diane a échappé à la mort. Dans son errance, elle rencontre Fillette, une petite fille d’à peine six ans, seule et abandonnée. Ensemble, elles vont essayer de survivre.
Le contexte historique du roman n’est pas précisé, mais on devine qu’il s’agit de la période qu’on a appelée la guerre de Cent Ans qui a opposé, de 1337 à 1453, le royaume d’Angleterre et celui de France. Au début, on ne sait pas non plus pourquoi cinq combattants français ont décidé de tuer un des leurs, avant de comprendre qu’il s’agit pour eux de se débarrasser d’une sorte de monstre qui massacre sans distinction ennemis et alliés, hommes, femmes et enfants. Une machine à tuer, d’une redoutable efficacité, qui n’est animée que par le meurtre et la destruction.
Dans une ambiance de chaos, les cinq guerriers qui se sont donné comme mission de détruire la Bête sont aussi convaincus d’y perdre leur propre vie et peut-être d’y gagner leur salut éternel. Ils figurent la possible rédemption. La Bête symbolise la guerre et la mort. D’un autre côté, une femme et une enfant luttent pour se sortir de ce cataclysme tout en apportant au passage un peu de réconfort aux mourants. Elles représentent la paix et l’espoir.
Le style est remarquable : phrases brèves et percutantes, chapitres courts. Il se dégage de ce roman concis une sorte de poésie d’apocalypse. C’est un conte épique, noir et fascinant.
Extrait :
Elle allait vers eux quatre alignés, traînant son marteau sur le sol, si grande qu’elle paraissait un arbre. Ils avaient oublié comme elle en imposait, toujours parée pour le combat.
Le mur de feu qui approchait à moins d’une lieue la grandissait, elle, si proche. Le vent la portait et repoussait les flammes que la pluie, déjà, se chargeait d’apaiser.
Sous les trombes d’eau, la Bête ruisselait.
Il fallait la voir, ses larges épaules, son heaume et son bouclier de cuir noir, ses plates lourdes qu’elle portait comme du pain, ses mains fermes, larges, des bras forts et puissants, la couleur inconnue de ses yeux.
Elle scintillait.
Niveau de satisfaction :
(4,1 / 5)