Bond, la légende en 25 films – Guillaume Evin

Par Michel Dufour

Date de publication originale : 2021 (Hugo Doc)
Genre :
Document
Personnage principal :
James Bond

C’est un document essentiel pour les amateurs de James Bond. De James Bond 007 contre Dr No jusqu’à Mourir peut attendre, chaque film est l’objet d’un chapitre d’une dizaine de pages qui rapporte le générique (y compris le budget du film et les recettes), une analyse du film (insistant sur certains gadgets comme les pistolets et les automobiles), quelques anecdotes sur les vedettes, l’équipe technique, les lieux de tournage…

Le lecteur a l’impression d’être derrière la caméra et dans la confidence des décideurs. On apprend, par exemple, pourquoi Lazenby est disparu de la circulation, pourquoi Timothy Dalton est retourné au théâtre, pourquoi Pierce Brosnan, malgré ses succès, a été remercié. On partage les soucis des producteurs, comment ils doivent tenir compte des exigences du temps et de la disponibilité des acteurs/actrices, quelles qualités ils doivent exiger de la part d’une James Bond girl. Sans parler des impôts réclamés par chaque pays et des autorisations politiques souvent fragiles.

On remarque aussi que le troisième film de chaque incarnation de Bond est souvent le meilleur de la série : Goldfinger (Connery), L’Espion qui m’aimait (Moore), Le Monde ne suffit pas (Brosnan) et Skyfall (Craig). Chaque série connaît aussi une faiblesse (c’est plus facile ici d’être en désaccord avec Evin) : On ne vit que deux fois, Connery, Dangereusement vôtre, Moore, Quantum of solace, Craig; et rien à signaler dans le cas de Brosnan, ce qui rend d’autant plus étrange son congédiement. L’idée de vouloir rajeunir Bond me paraît plutôt insuffisante.

Deux autres aspects m’ont paru particulièrement intéressants : l’origine des jolies filles qui ne manquent pas (un précieux atout des films) et la beauté ou l’originalité des lieux de tournage. Plusieurs pays sont mis à contribution, ce qui répond sans doute à un attrait commercial, mais ce qui ne manque pas de dépayser et d’éblouir grâce aux talents des photographes impliqués : l’opéra de Bregenz au bord du lac de Constance, le Piz Gloria sur le sommet du mont Schilthorn, l’île de Phuket en Thaïlande, Matera, la ville perchée de la Basilicate; les exemples sont innombrables.

Le livre regorge d’informations pertinentes qui mettent à jour notre mémoire ou l’enrichissent de détails qu’on ignorait jusque là. Sur certains points, on peut ne pas être d’accord avec quelques jugements de l’auteur, mais ça n’a pas beaucoup d’importance, parce que l’essentiel n’est pas là.

L’éditeur s’est contenté d’illustrations assez simples, des dessins la plupart du temps, et c’est certain que la frustration gagne le lecteur devant ces paysages et ces jolies femmes qu’on ne peut qu’imaginer. Étrangement, on mentionne les livres d’Evin sur Delon et sur McQueen, mais pas sur l’indispensable complément à ce livre-ci qui est James Bond, l’Encyclopédie 007, publié chez Hugo en 2015. Il s’agit d’un livre de 225 pages richement illustré consacré aux 24 premiers  films de la série des Bond. En fait, c’est un livre d’images, le complément par excellence de la Légende en 25 films.

Avec plus de six livres consacrés à l’agent secret britannique, Guillaume Evin apparaît comme le plus grand spécialiste francophone de James Bond.

Extrait :
James Bond est éternel, c’est entendu. À condition toutefois que les héritiers de ‘Cubby’ ne flanchent pas, qu’ils ne cèdent pas leur trésor au plus offrant  (Disney ? Netflix ? Amazon ?) comme a pu le faire George Lucas il y a quelques années avec son space opera Star Wars, faute de successeurs (…) Il ne s’agit pas à chaque fois de faire un Bond de plus, mais un Bond de mieux. (…)
Y a-t-il une troisième génération au sein du clan Broccoli ? À mesure que les deux producteurs actuels, Barbara Broccoli et Michael G Wilson, prennent de l’âge, se déplace le curseur de l’inquiétude chez les fans. La fille et le fils adoptif de ‘Cubby’ ont déjà produit neuf films ensemble, comme naguère le duo historique. La relève est donc priée de se faire connaître. Et vite… Mais tant que la phrase « James Bond will return » figure au premier plan du générique de fin, l’espoir demeure.

Niveau de satisfaction :
4.5 out of 5 stars (4,5 / 5)

 

 

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