Par Michel Dufour
Date de publication originale : 2021 (The Dark Hours)
Date de publication française : 2022 (Calmann-Lévy)
Traduction (américain) : Robert Pépin
Genre : Enquête
Personnage principal : Renée Ballard, inspectrice, LAPD
Le récit est centré sur l’inspectrice Renée Ballard, même si Bosch, maintenant retraité, rôde dans les parages, toujours prêt à donner un coup de main à sa protégée Renée. Los Angeles fête le passage à la nouvelle année, malgré les restrictions imposées par la Covid. Au cours des festivités, un garagiste lourdement endetté trouve la mort. A-t-il été atteint par une balle accidentellement ou s’agit-il d’un meurtre ? Après analyse, il semble qu’on ait affaire à un meurtre, qui ressemble à un cas traité par Bosch il y a quelques années. Comme Ballard enquête déjà sur les « hommes de minuit », duo de criminels sadiques et astucieux qui violent des femmes par plaisir, elle demande l’aide de Bosch, trop heureux de « reprendre du service », ce qui est une façon de parler parce que la police officielle est bien contente de s’être débarrassée de lui.
Connelly a déjà dit qu’il ne faisait pas de plan parce qu’il préconisait la spontanéité de la pensée. Ça donne des sortes de contes, les contes de la vie policière à Los Angeles, où les enquêtes de Ballard se perdent un peu dans des informations détaillées sur un peu tout; par exemple, les effets de la pandémie sur la population ou les diverses réactions des policiers à l’assaut du Capitole. Le contexte du récit s’avère donc très réaliste mais l’intérêt pour l’enquête de Ballard devient secondaire, d’autant plus qu’elle n’a rien de bien spectaculaire.
Le lecteur doit lire tout ça assez rapidement pour retenir le nom et les fonctions d’un grand nombre de personnages, mais il ne doit pas être pressé s’il veut assimiler l’ensemble des informations fournies par l’auteur. Connelly passe aussi beaucoup de temps à illustrer les conflits entre les policiers, thème maintenant récurrent, et à présenter le désabusement d’un grand nombre d’entre eux démotivés par le confinement et les coupures de budget. Même la partenaire de l’inspectrice la laisse tomber. Soutenue par Bosch, Ballard agit seule envers et contre tous, et pas toujours d’une façon brillante. Pour réussir comme Bosch, il ne suffit pas d’avoir du front.
Extrait :
– Au prochain déploiement, je passe au quart de nuit et toi aux Crimes sexuels. Et ne joue pas l’idiote. C’est toi qui m’as plantée.
– Je n’ai planté personne. Et je ne savais rien de ce changement d’affectation.
– Moi non plus, dit Clarke.
– La ferme, Clarke ! Ça, c’est entre moi et cette salope des coups de couteau dans le dos !
Ballard essaya de rester calme.
– Attends une minute, Lisa. On retourne au bureau du lieutenant pour …
– Va te faire foutre, Ballard ! Tu sais que je suis mère célibataire. J’ai des enfants et … comment je vais pouvoir faire les nuits. Et tout ça parce que ça t’a fait suer de me couvrir!
– C’est ce que j’ai fait, Lisa : je t’ai couverte. Et je n’ai absolument rien dit au lieute et …
– Il le savait déjà, Lisa, dit Neumayer. Il était au courant pour le Miramar.
Moore passa de Ballard à Neumayer et darda son regard au laser sur lui.
– Quoi ? s’écria-t-elle.
– Il savait, répéta Neumayer. Pour le Miramar, c’est bien ça ? À Santa Barbara ? Jeudi dernier, Dash m’avait dit qu’il allait y passer le week-end. Si c’est là que t’étais au lieu de bosser avec Ballard, c’est probablement là qu’il t’a vue. T’a-t-il demandé comment s’était passé ton week-end ?
Moore ne répondit pas, mais ce n’était pas nécessaire. Son visage la trahit lorsqu’elle comprit que le piège dans lequel elle s’était enfermée chez le lieutenant, c’était elle-même qui se l’était monté.
Niveau de satisfaction :
(3 / 5)