Duel – Franck Leduc

Par Raymond Pédoussaut

Date de publication originale : 2024 – Belfond
Genre : Thriller
Personnages principaux :
Talia Sorel, négociatrice du Raid – Gérald Mansour, chef des ravisseurs

Deux cars scolaires transportant 66 enfants partant en classe de neige ont disparu. Pas de revendications ni de demande de rançon. L’enquête de police ne donne rien. C’est la stupéfaction, comment deux cars pouvaient-ils se volatiliser en France à notre époque ? Le commissaire Thomas Shepherd est chargé de cette difficile affaire. Il est dans le brouillard le plus complet jusqu’à ce message : CE SOIR, 19 HEURES. À 19 heures précise, un homme appelle la police et la première chose qu’il exige c’est d’avoir Talia Sorel, négociatrice du Raid[i], comme interlocutrice. La deuxième exigence est 10 millions d’euros par enfant, soit 660 millions d’euros au total. Sous la pression des parents des enfants kidnappés et de l’opinion publique, une lutte serrée s’engage entre des ravisseurs parfaitement organisés et les forces de police.

La première caractéristique de ce thriller est une intrigue qui maintient un suspense permanent de bout en bout. En effet à plusieurs moments dans le déroulement du scénario, on semble s’acheminer vers une fin prématurée, on pense que l’affaire est pliée, que les ravisseurs sont faits comme des rats, c’est alors qu’un rebondissement relance astucieusement toute l’histoire. Cette bonne maîtrise de l’intrigue rend le roman addictif, c’est un vrai page-turner (ou accrolivre suivant les préconisations de la Commission d’enrichissement de la langue française). Bref, c’est un roman qui nous tient en haleine.

La deuxième caractéristique du roman est la qualité des personnages. Talia Sorel, négociatrice du Raid, est nommément demandée comme interlocutrice par le chef des ravisseurs. Ce qui interroge déjà : comment cet homme peut-il connaître une commandante du Raid dont l’identité est secrète ? Si Talia est commandante dans cette unité d’élite de la police à l’âge de 34 ans, ce n’est pas en raison de son expérience, c’est grâce à ses diplômes en sciences comportementales et en psychologie criminelle. Côté bandits, leur chef Gérald Mansour, est un homme qui a un don pour convaincre, c’est un habile manipulateur. C’est aussi quelqu’un de très organisé qui veut tout prévoir. C’est un mégalomane qui ne doute jamais de lui, la négociation avec Talia Sorel est une sorte de jeu pour lui, une confrontation des intelligences. Outre ces deux personnages principaux, les personnages secondaires, notamment le commissaire Thomas Shepherd et son adjointe Ève Melville, sont aussi intéressants.

Duel est un roman intense avec une intrigue parfaitement élaborée et des personnages charismatiques. C’est un bon thriller pour se distraire.

[i] RAID : Recherche, Assistance, Intervention, Dissuasion. Le RAID est une unité d’intervention spécialisée de la police nationale qui contribue à la lutte contre toutes les formes de criminalité sur l’ensemble du territoire.

Extrait :
Une pochette rouge sur les genoux, Talia observait l’entrée de l’immeuble désaffecté. Un kidnapping hors du commun, douze policiers tués et presque autant de blessés, soixante-six enfants pris en otage et échangés contre une rançon pharaonique, c’était du jamais-vu ! La presse se déchaînait contre la police, le Raid, les politiques et le paiement qui, même s’il n’avait pas été officialisé, ne faisait aucun doute. La République était donc à la merci du premier malfaiteur venu et, dans l’opinion, la conscience de cette vulnérabilité était un poison lent.

Niveau de satisfaction :
4.3 out of 5 stars (4,3 / 5)

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