Par Raymond Pédoussaut
Date de publication originale : 2008 (Go With Me)
Date de publication française : 2016 chez Sonatine Éditions
Genres : Aventures, thriller
Personnages principaux : Whizzer ancien bucheron, maintenant en fauteuil roulant – Lester, vieux bonhomme malicieux – Nate, jeune colosse un peu niais – Lillian, jeune femme déterminée
Quand Blackway était adjoint au shérif, il profitait de sa position pour faire du chantage et du trafic. C’est ainsi qu’il a coincé le jeune Kevin et sa petite amie Lillian qui avaient un paquet de marijuana dans leur voiture. Il s’est emparé de l’herbe et leur a demandé de quitter le pays. Kevin a obtempéré mais Lilliam non seulement est restée mais a porté plainte contre lui et l’a fait virer de son poste d’adjoint. Blackway ne lui pardonne pas, il la harcèle. Quand elle va demander une protection au shérif, celui-ci lui explique qu’il ne peut rien faire mais il lui conseille quand même d’aller à la Manufacture de chaises et demander le patron un certain Whizzer. Là elle tombe sur un curieux rassemblement de types bavards comme des pies qui lui offrent l’aide de deux des leurs pour aller discuter avec Blackvay. Lilliam, pas tellement rassurée, repart flanquée de Lester, un type vieux mais futé, et de Nate un jeune, costaud mais pas du tout futé. La fine équipe part ainsi à la recherche de celui qui est devenu une terreur locale : Blackway. Il n’est pas facile à trouver. Ils devront aller jusqu’à son repaire au milieu des bois dans un endroit curieusement nommé les Villes.
Le roman est construit en deux parties entrelacées par des chapitres alternés : une partie explication et une partie action. La partie explication est fournie par un genre de club composé de quatre types qui passent leurs journées à papoter comme des commères, en ne faisant rien d’autre si ce n’est écluser des caisses de bières. Cette partie n’est composée que de dialogues, souvent humoristiques, parfois carrément comiques. Ces potins et ragots nous informent sur les événements passés et sur l’histoire de chaque personnage, comme dans les assemblées de vieilles femmes dans les villages de campagne. La partie action nous raconte les aventures de l’improbable trio : Lilliam, Chester et Nate parti à la recherche du terrible Blackway.
Les personnages ne sont pas l’objet d’une fine analyse psychologique. C’est surtout par les dialogues et les actions qu’on les découvre. Whizzer est un genre de patriarche en fauteuil roulant depuis son accident à la scierie. Les gens se rassemblent autour de lui pour de longues discussions. Lester est vieux mais malin. C’est lui qui mène la traque de Blackway, qui prend les initiatives. Nate, lui, n’en prend aucune, il fait ce que lui disent whizzer ou Lester. Il est grand et costaud, toujours prêt pour la bagarre, il ne cesse de répéter « J’ai pas peur de Blackway.» Lilliam est une jeune femme courageuse. Elle est restée quand son petit copain a déguerpi. Whizzer affirme : « Cette fois Blackway s’en est peut-être pris à la mauvaise fille. » Aurait-il vu juste ?
L’humour, les dialogues nombreux, cèdent la place à la tension dans la partie finale qui tourne au thriller.
Un bon divertissement, court et efficace, sans prétention.
Extrait :
– Ce n’est pas un revolver qui va faire peur à Blackway, observa Lillian.
– J’ai pas peur de Blackway, déclara Nate.
– Tu devrais, dit Lillian.
– Vous croyez pas qu’on soit de taille à faire face à Blackway, pas vrai ? lui demanda Lester. Vous avez pas confiance.
– On pourrait dire ça, répondit Lillian.
– La confiance, poursuivit Lester. C’est pour ça qu’on va passer par chez moi.
– Et après, on va voir Blackway ? demanda Lillian.
– Eh bien, fit Lester, à un moment ou un autre.
– Qu’est-ce que ça veut dire ?
– Ce qui me soucie, c’est moins Blackway que le moyen d’arriver jusqu’à lui.
– Je croyais qu’il serait avec les bûcherons. Dans la forêt. C’est là qu’on va, non ? On va le trouver là-bas.
– Possible, répondit Lester. Mais ce sera probablement un peu plus compliqué que ça.
– Comment ça ?
– Eh bien, Blackway a des amis.
– Des amis ?
– On peut les appeler comme ça.
– Écoutez, dit Lillian, je ne veux pas avoir affaire aux amis de Blackway.
– C’est vous qui voulez qu’on s’occupe de Blackway, pas vrai ? Pour s’occuper de lui, on doit le trouver. Pour le trouver, on doit passer par les autres.
Ma note : (4 / 5)