Froid d’enfer – Richard Castle

Par Michel Dufour

Date de publication originale : 2011 (Heat rises)
Date de publication française : 2012 (City Editions)
Genres : Enquête, thriller
Personnage principal : Nikki Heat, inspecteur à la police de New York, Jameson Rook, journaliste

Ne perdons pas trop de temps sur l’identité de la personne qui se cache derrière le pseudonyme de Richard Castle. Castle est, en réalité, le nom de l’écrivain newyorkais, conseiller de la police de New York, particulièrement de la jolie Kate Beckett, dans la série télévisée américaine Castle qui, depuis 2009, a connu plusieurs bonnes saisons à la télévision française. Les romans ont, semble-t-il, été conçus à partir de la série. Castle est devenu le journaliste Jameson Rook, et Beckett est devenue la policière Nikki Heat. On a attribué le nom de Castle à l’auteur de cette série de romans, mais le mystère plane encore sur l’identité réelle de l’auteur. Si vous commencez à vous sentir un peu mêlé, attendez de lire le roman !

Le père Gerald Graf est retrouvé torturé à mort aux Délices du donjon. Le chef et mentor de Nikki Heat, le capitaine Montrose, a depuis quelque temps des comportements bizarres : il devient suspect d’on ne sait quoi aux yeux des autorités policières et il se mêle d’orienter les démarches de Nikki dans l’enquête de la mort du père Graf, ce qui n’est pas coutume. Pourquoi Horst Meuller, le Danseur du Chaud Show, a-t-il essayé d’étrangler Graf et menacé de le tuer ? Et, au moment où Nikki venait interroger le danseur, qui a tiré sur lui et pourquoi? Puis, on découvre que le père Graf était sympathisant de Justicia aguarda, rebelles armés qui militaient pour les opprimés de Colombie. Y a-t-il un rapport entre cette activité et le fait que Graf gardait cachée une grosse somme d’argent ? Nikki établit aussi un rapport entre les blessures de Graf et celles du jeune Huddleston abattu quelques années auparavant, cas sur lequel Montrose semblait vouloir revenir. Qui a le pouvoir de démettre Nikki Heat de ses fonctions et d’où sort l’escadron de professionnels qui cherchent à la tuer dans Central Park?

Vient un temps où Nikki Heat ne sait plus où donner de la tête, et nous non plus. A part quelques moments de répit pendant lesquels Nikki et Jameson réfléchissent en baisant (ou l’inverse), ça n’arrête pas : on ne compte plus les entrevues, les poursuites, les fuites; les personnages se multiplient; grâce aux ordinateurs et à internet, on découvre des informations qui nourrissent des hypothèses variées et variables. Un rebondissement n’attend pas l’autre. Notre héroïne est souvent mal prise, mais il y a du Tintin en elle, et on se doute bien qu’elle va finir par s’en sortir; elle aussi d’ailleurs. Probablement que tout ça passerait mieux au cinéma. Essayer de rassembler toutes ces péripéties dans un gros livre a pour effet de perdre et de lasser le lecteur, même si les pièces de cet énorme puzzle finissent par se mettre en place. Il y a aussi que le charme de Jameson Rook et le sex appeal de Nikki Heat passent mieux à l’écran.

Extrait :
Le truc à New York, c’est qu’on ne sait jamais ce qu’on va trouver derrière une porte, se disait une fois de plus l’inspecteur Heat en se garant dans la 74e au niveau d’Amsterdam, devant les vitrines balayées par les gyrophares de sa Crown Victoria et de l’ambulance. Nikki savait, par exemple, que la porte anodine du caviste cachait une déco tout en beige et ocre imitant l’intérieur d’une cave, où les bouteilles s’empilaient dans des niches ornées de pierres de rivière importées de France. Sur le trottoir d’en face, la porte d’une ancienne banque de l’époque de Roosevelt donnait sur un escalier en colimaçon qui descendait vers une immense salle de base-ball envahie, les samedis et dimanches après-midi, par des jeunes joueurs rêvant de ligue majeure et les enfants venus fêter leur anniversaire. Pourtant, ce matin-là, la plus banale de ces portes − celle en verre dépoli sans la moindre trace d’enseigne, avec juste un numéro autocollant or et noir acheté chez le quincailler pour indiquer l’adresse au-dessus − allait s’ouvrir sur l’un des intérieurs les plus inattendus de ce quartier tranquille.

New York sous la neige

Niveau de satisfaction :
3.5 out of 5 stars (3,5 / 5)

 

 

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2 réponses à Froid d’enfer – Richard Castle

  1. Et bien, et moi qui pensais que le personnage de la série venait des romans… Bon, mon ignorance est due au fait que j’ai dû voir une moitié d’épisode de cette série. Jamais accroché et je ne sais pas pourquoi ! :/

    • michel dufour dit :

      C’est vrai que c’est le monde à l’envers. Je n’ai lu qu’un roman, mais je regarde maintenant la série télévisée, et j’avoue que j’embarque pas mal. Je comprends que, pour plusieurs, l’obstacle c’est Castle: si vaniteux, si gros bébé mais, au fond, un si grand coeur.

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