Piranhas – Roberto Saviano

Par Raymond Pédoussaut

Date de publication originale : 2016 (La paranza dei bambini)
Date de publication française : 2018 (Gallimard)
Traduction : Vincent Raynaud
Genres : roman noir, mafia
Personnage principal : Nicolas Fiorillo, jeune garçon de 15 ans qui rêve de faire carrière dans la Camorra 

Nicolas Fiorillo est déjà une graine de mafieux à 15 ans. Il humilie un autre garçon du quartier qui a eu l’impudence de  liker  sur facebook les photos de sa petite amie. Bien sûr il n’est pas seul pour cette opération punitive, il est accompagné de sa paranza (bande). Faut dire que les gamins du quartier de Forcella à Naples ont des ambitions très élevées : il s’agit de se faire un nom dans le Système, c’est à dire dans la camorra. C’est l’idée fixe de Nicolas qui malgré son jeune âge a classé les humains en deux catégories seulement : les baiseurs et les baisés. Lui il veut être baiseur, c’est son obsession. Il va donc faire toutes sortes de magouilles pour entrer dans ce monde idéal : il va organiser des trafics, rencontrer les bonnes personnes, se faire adouber par les parrains.

J’ai choisi ce roman à cause de l’admiration que j’éprouve pour son auteur, pour son engagement et son courage. Je rappelle que Roberto Saviano vit sous protection policière depuis le 13 octobre 2006 suite à son livre Gomorra dans lequel il décrit les activités de la mafia napolitaine, la Camorra. Mal m’en a pris, j’ai souffert tout au long des pages que j’ai lues. Faut dire que je déteste les histoires de mafieux mais alors une histoire avec des gamins qui n’ont qu’un idéal : devenir des gangsters, c’est très pénible. Ce n’est pas le côté moral qui ne gêne, c’est la bêtise, les classifications simplistes : baiseurs et baisés qui rappellent beaucoup les concepts djihadistes. Jamais je n’ai pu accrocher à l’intrigue et encore moins aux personnages. Je n’ai pas réussi à m’intéresser à cette histoire d’apprenti mafieux. Alors j’ai enduré durant 160 pages cette histoire de petits mafiosi et comme j’avais encore plus de 200 pages devant moi, j’ai décidé d’arrêter cette auto-torture.

Je ne sais pas si le livre de Saviano est bon ou mauvais, d’autres ont su l’apprécier. Il a seulement provoqué irritation et ennui chez moi, même si je suis conscient que ce roman montre quelque chose de réel et d’inquiétant dans notre société. À la fois le sujet et la façon de le traiter m’ont parus ennuyeux et soporifiques. Je doute de la réussite de Saviano à devenir romancier de talent. Et comme je ne voyais pas d’amélioration se profiler, j’ai décidé de stopper le supplice. Il ne m’arrive qu’exceptionnellement d’arrêter une lecture avant la fin. Pour ce roman c’est un des rares cas, j’en suis d’autant plus désolé que j’ai la plus grande estime pour son auteur.

Exceptionnellement je ne mets pas de note de satisfaction, le fait que je sois rebuté par ce roman tient davantage de mon allergie au thème qu’à la qualité de l’œuvre elle-même.

 Extrait :
Il y a ceux qui baisent et ceux qui se font baiser, c’est tout. C’est comme ça partout, depuis toujours. D’où qu’ils viennent, les baiseurs essaient d’obtenir un bénéfice, se faire inviter à dîner, obtenir un trajet en voiture gratuit, piquer la femme d’un autre, rafler une commande ou un marché. D’où qu’ils viennent, les baisés auront le dessous…

… « Les êtres sont différents dès la naissance, faits pour commander ou pour être commandés, affirmait ce bon vieil Aristote. Et ne manquent ni ceux qui commandent ni ceux qui sont commandés. » En gros, on naît baiseur ou baisé. Les premiers arnaquent et les autres se font arnaquer.

Niveau de satisfaction : Aucun
[Non noté]

 

 

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