Par Raymond Pédoussaut
Date de publication originale : 2021 – Éditions IFS
Genre : Thriller
Personnage principal : Camille Lambert, capitaine de police
Dans une réserve du Gabon, trente-quatre éléphants ont été massacrés et leurs défenses prélevées. Un vieux militant, défenseur des éléphants, a été également assassiné. Andreas, administrateur de la réserve, fait appel à une amie de jeunesse, Camille Lambert, capitaine de police à Paris, pour qu’elle vienne élucider ces meurtres. Il ne fait aucune confiance aux autorités locales corrompues. Camille accepte de venir enquêter au Gabon, mais de façon officieuse, sans que sa hiérarchie soit informée. Sur place, elle va se retrouver confrontée à un trafic international d’ivoire qui provoque de nombreuses morts d’animaux et de ceux qui essaient de les protéger, sans que les services de l’état ne daignent réagir. Elle risque sa vie dans une enquête même pas officielle.
Le grand mérite de ce roman est de décrire le trafic d’ivoire et le massacre des éléphants qu’il engendre de façon détaillée. La corruption, la passivité, le manque de moyens, les traditions, mais aussi les intérêts qui sont en jeu, le rôle des mafias, sont décrits de façon explicite. On sent que l’auteur est bien renseigné et que c’est un sujet particulièrement sensible pour lui. Pour dénoncer ce fléau, il a choisi de le faire sous la forme d’un thriller enlevé.
La juste cause prenant le pas sur la vraisemblance de l’intrigue, on passera sans tiquer sur la possibilité qu’une capitaine de police parisienne puisse mener une investigation risquée en Afrique, à son propre compte, soutenue par son équipe de trois personnes qui ne semblent avoir rien d’autre à faire, le tout en cachette de la hiérarchie. De même, les personnages ne sont pas particulièrement peaufinés. C’est l’action qui est privilégiée pour expliquer le fonctionnement du trafic, sa violence et le danger permanent pour les hommes et les animaux. Il y a du rythme et de nombreux rebondissements. C’est un roman qui se lit facilement, sans temps morts.
Plus que l’intrigue ou les personnages, la dénonciation d’un trafic connu et le manque de réactions à la hauteur pour endiguer l’extinction d’une espèce, sont à mon avis, les points forts de ce roman engagé.
Extrait :
D’accord, je comprends mieux. Ce n’est pas étonnant. Nous savons depuis longtemps que les prises des braconniers partent alimenter le marché noir asiatique. Il n’y a pas d’enquête véritable ni de volonté de stopper ça, en haut lieu. Alors certains intermédiaires ont pignon sur rue. En revanche, nous ne les avons jamais vus jusqu’ici. Ils ne viennent pas sur le terrain, ils laissent ce genre de tâches aux subalternes payés grassement.
Niveau de satisfaction :
(4,1 / 5)