Retour de service – John le Carré (1931-2020)

Par Michel Dufour

Date de publication originale :
2019 (Agent running in the field)
Date de publication française :
2020 (Seuil)
Traduction :
Isabelle Perrin
Genre :
espionnage
Personnage principal :
Nat, service de renseignement britannique

Nat a été longtemps en service à Moscou. Approchant de la cinquantaine, il est rappelé à Londres où on lui confie la direction du Refuge, une sous-station du département Russie où croupissent des agents voués à la retraite. Marié à Prue,  une avocate compétente et accommodante, s’entendant plus ou moins avec sa fille Steff, qui le prend pour un banal fonctionnaire, Nat passe le meilleur de son temps à jouer au badminton; il est d’ailleurs champion de l’Athleticus Club de Battersea.

C’est là qu’il rencontre un jeune gars dégingandé, deux fois plus jeune que lui, qui vient juste pour le défier : Ed, personnage assez secret, très homme révolté, au sens de Camus, anti-Trump, ce qui n’est pas original à cette époque, et très bon joueur de badminton. Pendant plusieurs semaines, ils jouent hebdomadairement et vont boire un pot.

Puis, il semble qu’Ed s’approprie un document important au bureau du gouvernement où il travaille et envisagerait de le livrer à l’Allemagne.

On passe pratiquement Nat, qui ne connaît rien à la situation, sur le grill et on le contraint à retourner Ed pour qu’il travaille pour les Anglais; sans quoi la prison l’attend pour trahison.

Nat se confie à sa femme et ils élaborent un plan.

Bon, en gros c’est ça. Pas très élaboré, sans doute, mais l’effort a été mis sur la lecture du roman, épuisante de platitude. On sait bien que John Le Carré n’est ni Ian Fleming ni Stieg Larsson, mais j’ai rarement lu quelque chose d’aussi navrant.

J’ai vu, par ailleurs, que plusieurs critiques ont accordé quelques belles notes au roman; mais très peu de commentaires.

Extrait :
Quand j’arrive à l’Athleticus par le nord, j’aime terminer le trajet en traversant Battersea Park d’un bon pas; quand je viens directement chez moi, je n’ai que cinq cents mètres à faire. L’Athleticus a été mon club et mon refuge inattendu pendant une grande partie de ma vie d’adulte. Prue y voit ma ‘cabane dans les arbres’. Pendant mes missions à l’étranger, je ne résiliais pas mon abonnement et j’utilisais mes permissions au pays pour ne pas sortir du tournoi échelle. Dès que le Bureau me rappelait à Londres pour une réunion stratégique, je trouvais le temps de caser un match. À l’Athleticus, je suis simplement Nat, tout le monde se fiche de savoir ce que je fais comme métier et personne ne pose la question (même chose en sens inverse). Les membres chinois ou indo-pakistanais sont trois fois plus nombreux que nous autres. Steff refuse de jouer depuis le jour où elle a appris à dire ‘non’, mais fut un temps où je l’amenais avec moi pour profiter de la piscine et manger une glace. Prue, toujours chic fille, acceptera si on lui propose, mais sans grande conviction et, récemment, en raison de tout son travail pro bono et des actions de groupe dans lesquelles son cabinet s’engage, plus du tout.

Niveau de satisfaction :
3 out of 5 stars (3 / 5)

 

 

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