Par Michel Dufour
Date de publication originale : 2022 (Québec-Amérique)
Genre : roman d’horreur (pastiche)
Personnage principal : La Brute
Quelques chalets sur le bord d’un lac, en pleine forêt. Onze adeptes de gadgets électroniques, particulièrement le téléphone, s’inscrivent à un camp de débranchement animé par Gabrielle et Mathieu. Pendant une semaine, ils seront privés de téléphone, de tablette, d’ordinateur et de tout autre appareil électronique, même de radio et de télévision; de cigarettes et de joints également. Peu de gens réussissent à passer à travers.
Problème supplémentaire : un tueur masqué, la Brute, semble avoir pour mission de tuer à la hache ce petit groupe de personnes. Dès le premier soir, Francis et Dave disparaissent. Puis, tour à tour, les gens meurent mystérieusement. La Brute fait bien son possible mais constate tristement que plusieurs victimes n’ont rien à voir avec lui. Restent les deux sœurs, Camille et Cindy, l’écrivaine Marion et l’influenceuse Sarajann, et Jon, le travailleur en télécommunications. Un système de défense se met en place mais, tandis que Jon est sur le point de se faire arracher les ongles et les dents, Marion et Sarajann subissent une attaque inattendue et surprenante. Ce ne sera pas facile de venir à bout de toute cette violence. Quelques-uns y parviendront.
En regardant de près l’illustration de la couverture de Paule Thibault, on se doute bien que l’histoire qui suit ne sera pas très sérieuse : ce n’est pas un Stephen King ni un Patrick Senécal. Beaucoup de morts, du sang qui coule à flots, des armes de destruction dissuasives, bien sûr, un certain suspense aussi, mais toute l’aventure est bon enfant et éminemment distrayante. Les personnages sont bien typés à défaut d’être très développés. La composition est habile. On se moque gentiment des obsédés des iPhones mais aussi de ceux qui condamnent les gadgets électroniques; bons serviteurs mais mauvais maîtres, comme on dit.
L’ensemble se lit bien (plusieurs chapitres très courts), l’auteur a un style québécois et appelle un chat un chat, tout cela est bien plaisant, mais j’ai trouvé que le dénouement manquait un peu de punch.
Extrait :
« OK, la Brute. C’est le temps de faire ton show. De te montrer à la hauteur de ton nom de guerre pis de varger dans le tas. Ils vont chier dans leurs culottes. Le sang va gicler. Les dents vont revoler. Les têtes vont tomber ».
La Brute bombe le torse et, si elle n’était pas dans l’obscurité, prendrait un moment pour admirer l’effet produit dans le miroir au-dessus du lavabo. Mais elle ne peut voir son visage, savoir si elle est terrifiante ou pas. Et là, soudain, le doute. Elle se voit sans se voir. S’imagine. La triste réalité : la hache de quincaillerie. Le hoodie noir. Et surtout le masque. « Un masque kétaine d’un magasin à une piasse. J’ai l’air de quoi, là ? D’un tueur en série terrifiant ou juste d’un adulte un peu looser qui essaie de ramasser des minibarres de chocolat à l’Halloween ? Pis ‘la Brute’, c’est vraiment pourri comme nom. Ça rien d’épeurant ».
Niveau de satisfaction :
(3,9 / 5)