Ne me remerciez pas – Martial Caroff

Par Michel Dufour

Date de publication originale : 2023 (Fayard)
Genre : Enquête
Personnage principal :
Franck Kestner, commissaire

À l’Institut européen des études climatiques à Paris, Jacques Gaubert est professeur de géologie. Au milieu d’un cours, il bafouille, titube et s’écrase, empoisonné mortellement. Le taux effarant d’acide domoïque trouvée dans les crustacés ingérés par le professeur suffit à signaler un meurtre. Sont suspects les chercheurs, professeurs et étudiants qui avaient accès au laboratoire.

C’est officiellement Paul Varenne, chef de groupe à la brigade criminelle de Paris, qui mène l’enquête mais, en réalité, c’est le chef de section Franck Kestner, respecté de tous, qui vient se mettre le nez dans l’affaire qui l’intéresse particulièrement. Or, il semble que Gaubert, suffisant et profiteur, autant de ses collègues que de ses étudiantes, était craint et haï de la plupart.  Surtout de Colin Lacourt, publiquement méprisé et ridiculisé. Suite aux entrevues, Colin apparaît surtout comme un bouc émissaire. Son collègue Vincent Béasse est gardé à vue, mais il tombe en dépression, perd tous ses moyens et se retrouve à l’hôpital. La jeune Piera avait été trahie par Gaubert mais peu de policiers la croient capable de commettre un meurtre. La directrice Pauline Josse détient bien des informations sur tout le monde et c’est peut-être ce qui explique qu’elle se fait assassiner. Son amie, la chercheuse Isabelle Theil-Eisen, est soupçonnée de ce meurtre mais il semble que, par la suite, elle se suicide.

Avant qu’il ne reste plus personne à soupçonner, le commissaire Kestner réunit son monde pour clarifier la situation : remarquable reconstitution à la Poirot ou à la Holmes.

Il s’agit d’un roman policier au sens classique du terme. C’est écrit avec simplicité et une touche d’humour. Un beau meurtre est commis; les principaux personnages sont convenablement présentés; l’enquête procède par entrevues et recherche de preuves; des rebondissements compliquent la vie des enquêteurs; mais, heureusement, l’un d’entre eux rassemble tous les fils et résout le problème. C’est bien fait, sans fioriture, avec ordre et méthode. Il ne manque qu’un certain zeste de piquant qui provoquerait chez nous quelque palpitation.

Extrait :
La poignée tourna sans bruit. La porte resta un long moment entrebâillée, puis elle s’ouvrit en grand. Une silhouette longea le mur de droite. Elle se plaça à la verticale de l’endormie à la coiffure étale. Les mèches sous les rayons obliques, animées par sa respiration, lâchaient des reflets de flammes. Des éclats proches de ceux d’un feu paisible comme dans les veillées d’antan. Un assassin normal aurait hoché la tête d’attendrissement. Il aurait rengainé son arme et serait sorti, penaud, après avoir empoché un livre ou une céramique pour se rembourser ses frais.
Mais la silhouette était d’un autre acier.
Un acier de lame…

Direction régionale de la police judiciaire de Paris

Niveau de satisfaction :
4 out of 5 stars (4 / 5)

Ce contenu a été publié dans Enquête, Français, Remarquable. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.