Par Jacques Henry
Date de publication originale : 2010 (Captured)
Date de publication française : 2011 (Belfond Noir)
Genre : Roman noir
Personnage principal : Kenny Drummond, mort en sursis
Scénariste de télé et auteur britannique vivant en Nouvelle-Zélande, Neil Cross a publié plusieurs romans, mais un seul traduit en français à ce jour: L’homme qui rêvait d’enterrer son passé.
Atteint d’une tumeur inopérable au cerveau, Kenny Drummond n’a plus que quelques semaines à vivre. Il en profite pour tenter de boucler les fils laissés en l’air dans sa vie personnelle. Réparer ses torts, faire la paix, mettre les choses en ordre. Parmi ses objectifs, retrouver une petite fille qui, à l’école primaire avec lui, lui a autrefois témoigné de la compassion alors qu’il était la risée de ses camarades. Elle semble avoir disparu quelques années plus tôt. Évanouie dans la nature selon son mari, mais sa mort, même classée, demeure suspecte. Le rôle du mari, en particulier, n’est pas très net. Kenny se met en frais de retrouver celui-ci et de tirer les choses au clair. Sans lésiner sur les moyens, pusqu’il n’a plus rien à perdre.
Ce court roman, bref et efficace vaut moins par l’intrigue (qui ne recèle pas de grande surprise) que par ses personnages bien campés et par les questions existentielles qu’il pose: qu’est-ce qui devient important lorsque notre vie s’achève? Quelle part a dans notre vie notre série de souvenirs, bien plus importante que notre historique réel? Et de quoi devenons-nous capables quand nous n’avons plus rien à perdre?
Le style est limpide et s’efface au profit de l’évolution du personnage principal. L’auteur fait le choix de la raconter de l’extérieur, de façon sèche et distanciée et d’autant plus percutante. Pas d’excès littéraires et aucune longueur malgré la lenteur du déroulement. Des chapitres brefs, sans doute inspirés par le découpage télévisuel dont l’auteur est familier. Une belle découverte!