Par Raymond Pédoussaut
Date de publication originale : 2022 – Chambre Noire
Genre : Thriller
Personnages principaux : William Sullivan, homme d’affaires – Carl Forsberg avocat fiscaliste – Philip Jones, lieutenant de police – Harold Leroy, journaliste
William Sullivan et deux de ses amis ont monté EduCorp, une société qui commercialisait un logiciel d’éducation personnalisable et évolutif. Dans un premier temps la boîte a obtenu de bons résultats, puis sont venues les difficultés financières. Alors Sullivan, sans en informer ses deux partenaires, a conçu une opération illégale qui lui a permis à la fois de récupérer son argent et sa réputation de champion de la création d’entreprises. Mais l’avocat fiscaliste Carl Forsberg a senti que derrière la liquidation d’Educorp il y avait une magouille. Il commence à enquêter, ce qui alerte Sullivan qui décide alors de se débarrasser de lui. Cependant le piège tendu à l’avocat ne fonctionne pas comme prévu. C’est le début d’une guerre sans merci entre l’homme d’affaires et l’avocat à laquelle sera mêlé malgré lui Philip Jones, lieutenant de police et ami d’enfance de Sullivan.
Le roman nous décrit un affrontement entre requins de la finance. Tous les coups sont permis, y compris l’assassinat. Il y aura des morts dans les deux camps : des gens impliqués dans les malversations, mais aussi des victimes innocentes. Rien n’arrête les belligérants dans cette guerre pour le pouvoir et l’argent. Pas de lois, pas de conscience, pas de morale. Il n’y a pas de personnage positif représentant le bien, il n’y a que :
– des fripouilles, comme l’homme d’affaires Sullivan ou l’avocat Forsberg, mais aussi le maire de Visalia en Californie
– des vrais tueurs à sang-froid pour qui la vie n’a aucun prix
– des victimes, surtout les membres des familles des fripouilles, mais aussi une collaboratrice de Sullivan
– des personnes piégées à cause de leur passé, comme les policiers
– des gens neutres qui voudraient bien comprendre, tels que le journaliste Leroy ou les deux associés de Sullivan.
Aucun des personnages n’attire la sympathie ni même l’empathie. On assiste à l’affrontement des adversaires comme on regarderait le combat de bêtes féroces, avec distance, sans vraiment prendre parti.
Il n’y a pas beaucoup de sentiments ni même d’émotion dans ce roman, juste parfois un soupçon de regret ou de culpabilité quand les évènements échappent à ceux qui les ont provoqués. C’est surtout un affrontement sauvage dans lequel il faut détruire l’adversaire. Il est à noter cependant que l’auteur ne nous inflige pas une description détaillée des scènes de violence, comme certains se plaisent à le faire.
Ce quatrième rassemblement est un thriller rythmé avec de l’action et du suspense. Rien de révolutionnaire dans le genre, mais une bonne distraction pour ceux qui n’en demandent pas plus.
Extrait :
Il devait admettre que cette fois, il s’était fait duper dans les grandes largeurs. Son orgueil d’homme d’affaires chevronné en prenait un sacré coup.
Will tournait en rond, impuissant. Il se remémora l’échange téléphonique du Chubby’s. L’échéance imposée. Les conditions de son succès. Car il n’était plus question que de ça, maintenant. Réussir.
Interdiction de penser à toute autre issue.
Vendredi, il jouerait bien plus que sa réputation ou son argent. Il mettrait sa vie dans la balance, ainsi que celle de sa femme et de leur enfant qu’elle portait en son sein. Il devait se concentrer sur Alec et Glenn. Quant à Forsberg, il ne pouvait que prier pour que l’avis de recherche porte ses fruits. Que le maillage policier se referme sur lui et que Phil finisse le travail.
Niveau de satisfaction :
(3,8 / 5)