Post mortem – Olivier Tournut

Par Michel Dufour

Date de publication originale : 2024 (Fayard)
Genres : Enquête, thriller
Personnage principal :
capitaine Isabelle Le Peletier (Paris)

Dans un grand appartement parisien, le corps nu d’un homme affreusement mutilé est découvert à côté d’un tableau de Van Gogh (Le peintre sur la route de Tarascon) disparu depuis la Seconde Guerre mondiale. L’enquête échoit entre les mains du capitaine Le Peletier et de son assistante Blanche Charon. Un deuxième cadavre du même genre viendra bientôt stimuler l’équipe du capitaine, qui frise la crise de nerfs. On découvrira bientôt que ces deux crimes semblent liés à un trafic de faux tableaux. Mais la lutte entre les forces policières, les faussaires corrompus et le pouvoir politique est loin d’être gagnée d’avance.

C’est le premier roman d’Olivier Tournut, qui lui a valu le Prix du Quai des Orfèvres. Non sans raison. C’est sans complaisance que Tournut décrit les deux enquêtrices principales : elles sont sans doute persévérantes mais elles ne sont pas des intelligences supérieures et leurs réactions sont souvent enfantines. Le suspense est bien construit et le dénouement désappointera peut-être un peu, parce qu’il est plus réaliste qu’idéaliste.

Réalistes aussi les salles d’autopsie, les relations plus ou moins conflictuelles entre les policiers et leurs supérieurs, le contraste entre les quartiers mal famés et les beaux quartiers. Mais ce souci du réalisme n’empêche pas qu’on se pose des questions sur ces bizarres de meurtres et sur l’identité pas évidente de l’assassin. L’enquête est bien menée et les fils finissent tous par se relier; on n’en demandait pas tant.

Bref, un premier roman plutôt réussi et un avenir prometteur.

Extrait :
Je suis peut-être un sans couilles comme vous le pensez, énonce Bosquet en tripotant un crayon qui risque de ne pas résister longtemps, mais je sais soutenir mes équipes. Surtout quand elles déconnent. Hier soir, quand le chef de cabinet a appelé le parquet pour savoir quel magistrat pouvait intervenir en toute discrétion, j’étais seul avec Goncourt. Il m’a raconté comment vous l’avez cogné sur le bureau. Au début, je ne l’ai pas cru mais quand il a dit vouloir porter plainte, je lui ai dit : soit tu balances et je te plombe avec ton trafic de shit qui entachera la carrière de ton père, soit tu fermes ta gueule sur ce geste indélicat et j’enterre ton petit trafic. L’affaire est donc close. Mais, la prochaine fois, faites gaffe.

Van Gogh, Le peintre sur la route de Tarascon

Niveau de satisfaction :
4 out of 5 stars (4 / 5)

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