Par Jacques Henry
Les limites de l’exercice
Disons-le tout de suite, le présent exercice est relatif et subjectif. Il n’existe pas de typologies officielles du polar, pas plus que de cloisons étanches entre les différentes niches. Rares sont les auteurs qui se sont limités à une niche unique pour toute leur production (ils ont la plupart du temps exploré différents sous-genres) et de plus en plus rares sont les romans qui peuvent se caractériser par une étiquette unique.
Tout d’abord, le vocabulaire. Thriller et suspense, par exemple, sont souvent employés comme synonymes, même si, pour les puristes, il existe une distinction: le suspense est caractérisé par une menace insidieuse et un climat oppressant alors que le thriller est davantage orienté vers l’action avec rebondissements et n’est pas toujours un polar. Mais bon, nous ne sommes pas des puristes. Alors, prenez les catégories ci-dessous avec un gros grain de sel. Surtout que, dans les deux cas ci-dessus, il s’agit d’un genre (générique) bien plus que d’une niche (spécifique).
Ensuite, les niches se recoupent et se chevauchent. Un thriller ésotérique est aussi souvent un polar historique et un roman d’érudition. Un serial killer peut donner lieu aussi bien à un polar psychiatrique qu’à un polar de procédure policière. Et si ce tueur en série a des compétences informatiques et agit dans un contexte hi tech, il peut tout aussi bien évoluer dans un technopolar. Ce dernier genre peut d’ailleurs flirter avec la science-fiction .Un thriller juridique, surtout s’il se passe à la cour suprême des États-Unis, flirte souvent avec le thriller politique.
Alors, avec toutes ces réserves en tête, voici notre tentative de défrichage (ou de déchiffrage??).
Le thriller juridique (ou polar judiciaire)
Un procès, avec un procureur et un avocat de la défense (les rôles du bon et du méchant sont indifféremment attribués à l’un ou à l’autre, selon les auteurs, avec une préférence pour le méchant procureur!), un juge, un accusé (souvent faussement accusé), les témoins parjures que l’avocat déculotte en contre-interrogatoire, un jury à qui on prête toutes sortes d’intentions jusqu’au verdict. Voilà les ingrédients essentiels du genre.
C’est la plus théâtralisée des niches (qui ne se souvient de l’immortel Douze hommes en colère, de Reginald Rose?), avec ses codes rigoureux arbitrés par le juge, ses encadrements légaux, et l’unité de lieu, de temps et d’action chère aux classiques. Mais si le procès constitue le coeur du roman, il n’en occupe généralement que la seconde partie. La première est constituée par tout le travail d’enquête, avec recherche de témoins, décodage d’indices, analyse de preuves, négociations et coups fourrés entre le procureur et la défense. Sans oublier, la plupart du temps, l’inévitable histoire d’amour.
Plus qu’anglo-saxonne, cette niche est essentiellement américaine. Au point que les connaissances juridiques de bien des citoyens ordinaires sont meilleures en ce qui concerne le droit des États-Unis que celui de leur propre pays! Et nombreux sont les auteurs de polars (judiciaires ou non) qui ont d’abord fait une brillante carrière d’avocat.
Le genre a été fondé par Erle Stanley Gardner (avec son célèbre Perry Mason). La paternité du thriller juridique moderne revient cependant à John Grisham et à Scott Turow. Parmi les grands auteurs plus contemporains, citons Richard North Patterson (première manière), Philip Margolin, Steve Martini et John Lescroart. Cela dit, beaucoup d’auteurs de polars, sans être identifiés au thriller juridique, ont fait une incursion occasionnelle dans cette niche.
Si vous êtes un mordu du genre et n’exigez pas plus qu’une lecture agréable mais non mémorable, vous voudrez jeter un coup d’oeil aux romans de William Lashner (et son héros Victor Carl). Si vous lisez l’anglais, vous ne détesterez pas les romans de Perri O’Shaughnessy (avec son avocate Nina Reilly) et ceux de William Bernhardt (et son héros Ben Kincaid). Avec une touche de romance dans le premier cas et un zeste de préoccupations sociales dans le second.
Le thriller politique
Le Bureau ovale de la Maison blanche et l’édifice du Capitole sont des lieux mythiques qui fascinent les romanciers. Mais pour demeurer dans l’authentique polar, rappelons-le, il faut un meurtre et une enquête au centre de l’intrigue. Si les enjeux sont le passage d’une loi, une victoire électorale, une nomination politique, nous sommes dans le genre de la politique fiction et non plus dans le polar; s’il s’agit du sort du monde libre, d’éviter une guerre mondiale ou un attentat de grande envergure, on verse dans le roman d’espionnage au sens large.
Un meurtre, donc, (parfois déguisé en attentat) dans l’entourage du Président ou dans celui de sénateurs influents. Ça se passe donc nécessairement à Washington et c’est habituellement le Secret Service (chargé de la protection des personnalités) davantage que le FBI ou un corps de police qui mène l’enquête. À partir de là, on a un roman de procédure ou un suspense classique. La spécificité de la niche provient du fait que des jeux de coulisses politiques, des influences occultes et des vices personnels de politiciens corrompus viennent souvent expliquer ou compliquer l’intrigue proprement policière.
Rares sont les auteurs qui s’y cantonnent. Mais beaucoup y font une incursion ponctuelle, comme un passage obligé. David Baldacci (un auteur solide qui constitue une valeur sûre du polar) a lancé sa carrière avec Les pleins pouvoirs, un modèle du genre; il semble y être revenu de façon plus définitive avec ses romans récents de la série du Camel Club. Brad Meltzer , un avocat et ancien rédacteur de discours pour Bill Clinton, a lui aussi produit plusieurs bons romans où se côtoient le juridique et le politique.
Le roman de procédure
Le roman de procédure policière constitue le courant principal actuel du polar. Dès qu’une enquête est menée par un corps de police officiel, on y est presque d’office, du moment que le coeur du roman est assuré par les travaux de l’inspecteur de police et de son équipe. L’intrigue est donc située dans un poste de police, dans la section des enquêtes criminelles. C’est le carrefour où se retrouvent témoignages, alibis, rapports d’expertise scientifique, dossiers de recherche, rapports de filature, interrogatoires et tutti quanti. L’enquête est habituellement dirigée par un inspecteur de police responsable de l’affaire et, souvent, son coéquipier (partner); à eux deux, ils sont souvent les héros de l’histoire. Autour d’eux gravitent les autres personnages de l’appareil. Vers le haut, le chef de bureau, le procureur ou le maire. À côté, les experts, médecins légistes, spécialistes des laboratoires (balistique, ADN, etc.). Vers le bas, secrétaires et agents de police sur le terrain. Parfois, lorsqu’on soupçonne la présence d’une pomme pourrie au sein de l’équipe, les enquêteurs des affaires internes (la police des polices) viennent pimenter l’action. Le fonctionnement quotidien du service, les intrigues et jeux de pouvoir et les affaires de coeur, de même que les bars voisins, occupent souvent une large place dans le roman. Ajoutez un ou deux journalistes avec lesquels on entretient des relations d’amour-haine ainsi que quelques salles d’urgence d’hôpitaux où se retrouvent les enquêteurs héroïques ou malchanceux, et vous obtenez le cadre habituel et convenu du polar standard.
Une sous-niche bien particulière concerne la police scientifique, et particulièrement l’anatomo-pathologie (ou médecine légale). Trois auteurs (toutes des femmes) se sont particulièrement illustrées en imaginant des intrigues dont l’héroïne est une médecin légiste: Patricia Cornwell et son personnage de Kay Scarpetta, Kathy Reichs (Temperance Brennan) et Iris Johansen (Eve Duncan). Cette dernière a toutefois fait de tout, du roman sentimental au roman historique.
Le thriller médical
Dans un hôpital (car c’est presque toujours là que ça se passe, à moins que ce ne soit dans une mystérieuse clinique privée aux fins pas très catholiques!), on joue avec la vie et la mort et c’est donc un lieu fertile aux meurtres déguisés en morts subites et inexpliquées. Et attendez-vous que le coupable soit un médecin à double face du genre Dr Jekyll et M. Hyde ou, plus souvent, un membre obscur du personnel hospitalier! Acoquinez le coupable avec une multinationale pharmaceutique ou un institut scientifique peu regardant sur le choix de sujets d’expérimentation pour un médicament ou une cure miracle ou mettez-le en cheville avec des trafiquants d’organes et vous avez la recette du thriller médical à succès. À moins qu’on ne dérive du côté (de plus en plus populaire) du clonage et autres manipulations génétiques …
Un nom s’impose ici: celui de Robin Cook, qui est au thriller médical ce que John Grisham est au thriller juridique ou Stephen King au roman d’horreur. Capable du meilleur et du pire, il produit son bestseller annuel avec la régularité d’un métronome. Un médecin américain, Michael Palmer, marche dans ses traces. Plus intéressante et plus originale est Tess Gerritsen (elle-même chirurgienne) qui, sans se limiter à cette seule niche, a écrit plusieurs romans solides de ce type (notamment Le chirurgien et sa suite L’apprenti) qui ont l’avantage d »accorder plus d’importance à l’enquête policière (son héroïne est Jane Rizzoli, un inspecteur de police et non un médecin) qu’au fonctionnement du milieu hospitalier. Dans le domaine francophone, c’est le médecin français Thierry Serfaty qui règne sur cette niche (avec un style très inégal et une réputation quelque peu surfaite, à mon avis).
Le polar psychiatrique
Les psychopates et autres serial killers sont tous des cas psychiatriques, on s’entend. Et ils font carburer des polars dans une foule de niches. L’enquêteur de choix est alors moins l’inspecteur de police habituel que le profileur (de la célèbre Unité des crimes du comportement du FBI, habituellement) qui s’attache à décoder la psychologie du tueur en série à partir de ses crimes, parfois même en se mettant empathiquement dans sa peau. Plus rares sont toutefois les polars qui se déroulent essentiellement dans un asile psychiatrique, un univers hautement déstabilisant et fermé sur lui-même. Ici, la référence est un psychiatre criminaliste américain, Keith Ablow, qui met en vedette le psychiatre Frank Clevenger dans plusieurs romans hallucinants. Pour un roman isolé, il faut lire Une histoire de fous de l’excellent John Katzenbach. (Voir le coup de coeur de Michel sur ce roman).
Le polar historique et d’érudition
Curieusement, celui qui a lancé le genre dans le grand public avec un bestseller planétaire n’est pas un auteur de polars, tant s’en faut. Il s’agit du philosophe italien Umberto Eco avec son polar médiéval Le nom de la rose, immortalisé ensuite à l’écran par Sean Connery. Il fera de même, quelques années plus tard, avec le polar ésotérique (voir ci-dessous) avec Le pendule de Foucault.
Cela dit, la niche du polar historique (sans prétention d’érudition, cette fois) est l’une des très occupées. Citons, pêle-mêle, les Britanniques Ellis Peters (avec son moine médiéval Frère Cadfael) et Anne Perry (avec ses séries Pitt et Monk, situées dans l’Angleterre victorienne), l’Espagnol Arturo Perez-Reverte (spécialiste, entre autres, du 17e siècle), l’Américain Caleb Carr (le New-York du début du 20e siècle) et le Cubain Jose Luis Somoza, l’inclassable, qui a osé situer son enquête criminelle dans l’Athènes de Platon (La caverne des idées). Et combien d’autres!
La frontière entre le roman historique et le polar historique est bien difficile à tracer et les romanciers eux-mêmes ont parfois du mal à faire la différence. Écrire dans cette niche suppose un important travail de recherche documentaire et, ma foi, bien des romanciers entendent bien que ça paraisse! Si l’on est séduit par le dépaysement qu’apporte la description minutieuse de la vie quotidienne et des moeurs d’une époque historique donnée (quand ce n’est pas par les efforts stylistiques parfois considérables que le romancier a mis pour pasticher le style d’écriture de l’époque), tant mieux. Mais si l’intrigue proprement policière n’est qu’un prétexte ténu à ce dépaysement, on a davantage affaire à un roman historique qu’à un authentique polar.
Petit détail technique: l’intrigue d’un polar historique se situe nécessairement à une autre époque que la nôtre. Bien des romans abordent l’histoire rétrospectivement, à travers un héros contemporain qui mène des recherches bibliographiques ou archéologiques. Vu le sujet fréquent de ces recherches, on risque d’être davantage dans le polar ésotérique (voir ci-dessous).
Finalement, rien n’étant simple en matière de littérature, des auteurs ont plaisir à promener le lecteur, d’un chapitre à l’autre, entre le temps présent et une autre période historique, voire plusieurs! Cela peut produire de purs chefs d’oeuvre (comme Le huit, de Katherine Neville) mais aussi donner un mal de tête carabiné au pauvre lecteur, qui doit assimiler cent personnages pour le prix de dix!
Le polar ésotérique
C’est évidemment Dan Brown qui est à l’origine de la vague de l’éso-polar qui déferle actuellement sur nos librairies. Il n’a pas créé le genre, loin de là. Avant lui, Umberto Eco (Le pendule de Foucault) et Eliette Abécassis (Qumran), pour ne nommer qu’eux, avaient déjà connu beaucoup de succès dans cette niche. Mais Brown a mêlé tous les ingrédients du genre avec une rare habileté: sociétés secrètes, tractations vaticanes, manuscrits perdus, ébranlement des fondements du christianisme, conspiration, le tout dans une sauce haletante de thriller. Ajoutons l’engouement actuel pour le new age, et la bombe Brown s’explique assez facilement. Tout comme s’explique la kyrielle d’imitateurs qui se sont engouffrés à sa suite, avec plus de bas que de hauts. Mettez Christ ou manuscrit ou secret ou Templiers ou confrérie dans le titre, et vous voilà en affaires, au moins pour les prochaines années. Et le personnage énigmatique de Jésus-Christ (déjà décodé d’une façon bien personnelle, mais documentée, par Gérald Messadié (L’homme qui devint Dieu)) attire plus que tout autre les déboulonnages de l’éso-polar.
Au-delà de l’intérêt historique que ces éso-polars peuvent présenter pour certains et de l’érudition que démontrent beaucoup d’auteurs (souvent historiens, anthropologues, conservateurs de musée ou – comme Brown – professeurs d’histoire de l’art), l’efficacité de ces romans réside dans le fait qu’ils tablent toujours sur des prémisses conspirationnistes. Même si, pour demeurer dans le vrai polar, on enquête au départ sur un crime, l’énigme à résoudre finit graduellement par dépasser le crime isolé pour s’enfler jusqu’au niveau d’une énigme planétaire, historique, séculaire, qui remet en question le monde tel que nous le connaissons ou l’avons connu. Le meurtre de départ s’avère n’être qu’une énigme dans l’énigme. C’est la même paranoïa qu’a exploitée avec le succès que l’on connaît, Robert Ludlum dans le roman d’espionnage.
Cela dit, au-delà des variations d’objets et de contexte qui s’expliquent par le domaine d’expertise de chacun des auteurs, on retrouve souvent la même recette, avec les mêmes personnages assez caricaturaux et les mêmes clichés, dans des éso-polars finalement de grande série et assez redondants. Les oeuvres majeures et même simplement passionnantes sont très rares dans cette niche. Une notable exception, à notre avis: Le dernier Templier, de Raymond Khoury, qui n’a rien à envier à Dan Brown. Sur ce roman, voir notre coup de coeur.
Le technopolar
Cette niche est à la frontière de trois genres différents: le polar proprement dit, le roman d’espionnage et la science-fiction. On est dans la SF si le contexte technologique est radicalement différent de celui que nous connaissons, donc pas seulement une simple anticipation à court terme de développements technologiques prévisibles ou même expérimentaux, mais un monde carrément futuriste. On est dans le roman d’espionnage ou le technothriller, rappelons-le, si ces technologies avancées sont le fait d’organisations, généralement occultes et malfaisantes ou encore d’organisations militaires. Un auteur comme Tom Clancy, dont la technologie est une marque de commerce, se situe clairement dans ce dernier genre.
Le technopolar gravite actuellement autour de deux pôles majeurs: l’informatique et les biotechnologies. Même si tous les polars contemporains intègrent les réalités informatiques actuelles (Internet, les méga-bases de données, le cellulaire, le GPS, etc.), les technopolars en font le lieu même du crime et de l’enquête: cyberattaques, cybersurveillance, empoignades virtuelles sur les serveurs, Big Brother, voilà le carburant du thriller informatique. À condition, bien sûr, que l’on se situe à la fine pointe et que les inévitables explications techniques dont est truffé le roman soient assez neuves pour être intéressantes. C’est donc une niche qui vieillit très vite et très mal. Il est amusant de voir des enquêteurs des années 1990 se faire expliquer longuement par des hackers boutonneux et chevelus les merveilleuses possibilités futures d’Internet ou des logiciels de reconnaissance vocale! L’autre pôle concerne les biotechnologies: les technopolars à base de clonage foisonnent actuellement. Une dernière sous-niche, probablement promise à un brillant avenir, est celle de l’écothriller, qui exploite elle aussi les technologies, mais en leur donnant le rôle des méchants. En capitalisant sur les dégâts environnementaux (qu’ils soient une conséquence de l’activité commerciale de multinationales ou l’oeuvre de terroristes), on récupère alors les éléments qui avaient fait le succès des romans de catastrophe dans les années 1970 (voir ci-dessus).
Un nom vient tout de suite à l’esprit: celui de Michael Crichton, un auteur polygraphe, capable du meilleur et du pire, parfois identifié à la SF, qui a toujours le flair pour exploiter, sur le mode populaire, le dernier sujet scientifique à la mode. Dans le genre plus spécifiquement polar, Douglas Preston et Lincoln Child (et Child particulièrement dans ses romans en solo), quant ils ne font pas dans l’archéologie, flirtent souvent avec cette niche.
Le polar documentaire
Au 19e siècle, Émile Zola avait déjà trouvé la recette du grand reportage mis au service d’une intrigue romanesque, chacun de ses romans majeurs faisant découvrir au public un pan moins connu de la société (les paysans, les mineurs, les cheminots, etc.). Dans le genre bestseller, Arthur Hailey a repris le flambeau dans une facture moderne au cours des années 1960, consacrant un roman au monde de l’aviation, des hôpitaux, de l’automobile, de l’hôtellerie, de la presse, etc.).
Aujourd’hui, certains auteurs écrivent dans le même genre, mais en se cantonnant à un monde bien précis: celui qu’ils connaissent professionnellement. Ainsi, dans le domaine de l’aviation, c’est John J. Nance (pilote et chroniqueur d’aviation) qui est le maître du thriller aéronautique. Joseph Finder, quant à lui (tout comme Paul-Loup Sulitzer, dans le domaine francophone) sont les références du business thriller.
Rares sont toutefois les romanciers qui s’attachent à un univers, l’espace d’un thriller-reportage, pour passer à un autre au roman suivant. Jeffery Deaver est un de ceux-là, combinant un sens exceptionnel de l’intrigue à une documentation soignée distillée à petites doses de façon à ne pas ralentir le mouvement. Il s’est ainsi attardé au monde des sourds, à celui de l’immigration, à l’entomologie, à l’illusionnisme, etc.
Le polar humoristique et satirique
Voir l’entrée de Wikipédia.
Cette niche est très étroite et peu peuplée. En général, les amateurs de polars veulent davantage frissonner que rigoler! Dans le domaine francophone, citons néanmoins les succès historiques de San Antonio et de Charles Exbrayat. Du côté anglo-saxon, le maître du genre est Donald Westlake (avec son héros, le cambrioleur gaffeur John Dortmunder) ainsi que Carl Hiaasen. (spécialiste de la critique déjantée du jet set et de la classe politique floridienne).
Le polar à thème
Sans nécessairement se réclamer d’une niche particulière, beaucoup de romans exploitent l’un ou l’autre des nombreux thèmes récurrents du polar. Sans prétention d’exhaustivité, en voici quelques-uns:
- Kidnappings et disparitions
- Les prises d’otages
- Histoires de vengeance
- La descente aux enfers
- La cavale
- Marchands d’art et faussaires
- Haute finance et entourloupes
- Seul contre tous
- Le coup fumant
- Amnésie et perte d’identité
- Gourous et sectes
Et si un roman n’entre pas dans une catégorie ci-dessous? Allez donc faire un tour dans les marges du polar. Il a bien des chances de s’y trouver.