Par Michel Dufour
Date de publication originale : 2018 (Éditions De Borée)
Genres : Enquête, psychosociologique
Personnage principal : Commissaire Dezuiver
J’ai déjà fait le compte rendu de cinq romans de Fabre, dont le très bon C’est une lampe qui s’éteint, qui s’est retrouvé finaliste du Prix du Quai des Orfèvres en 2014. Vengeance assassine avait été écrit en grande partie avant C’est une lampe qui s’éteint mais n’a finalement été publié qu’en 2018. On y retrouve avec plaisir le commissaire Dezuiver et son équipe enquêtant dans la région de Lille et collaborant avec Gérôme Piens, inspecteur principal de la police judiciaire de Tournai où est retrouvé le premier cadavre, et le commissaire Baudoin du Centre de Coopération policière et douanière (CCPD) franco-belge de Tournai.
Conseil d’ami au lecteur et à la lectrice : avant de commencer la lecture du roman, ne lisez pas la quatrième de couverture.
Redouane Ben Diff, délinquant dans la vingtaine, bien connu des policiers à cause de multiples condamnations, est retrouvé mort à Tournai. Deux balles dans le corps. Il avait mené un gang de petits truands, mais était parti pour la Syrie où il avait été tué (une première fois). Revenu en France sous le nom de Nordine Youssef, il avait été tué pour de bon. Puis, deux autres membres de son gang de Tourcoing sont retrouvés assassinés à leur tour. L’enquête révèle qu’ils étaient très actifs il y a quatre ans, notamment à propos d’activités liées au groupe du stock car. Les policiers entreprennent d’utiliser le quatrième du groupe pour piéger le tueur qui semble mener une vengeance contre le quatuor de jeunes malfrats. Et, de fait, une quatrième personne se fait descendre par la même arme, mais ce n’est pas l’homme qu’avaient prévu les forces de l’ordre.
Pas facile de connaître cet événement qui se serait produit il y a quelques années et qui aurait rassemblé au moins quatre des types qui ont déjà payé une dette mystérieuse. Heureusement, la cinquième personne liée à cet événement se sent traquée et envisage de dénoncer le tueur sans se trahir elle-même. De sorte que la victime éventuelle et le tueur avéré sont maintenant sous surveillance. Sera-ce suffisant pour empêcher le justicier de parachever son œuvre ?
Après avoir terminé ce résumé de la trame policière proprement dite, je sens que je n’ai pas noté l’essentiel : la collaboration entre les forces policières et l’esprit qui règne dans l’équipe de Dezuiver, les outils qui sont à la disposition des enquêteurs ( Fabre n’est pas un ancien policier comme le Finlandais Jørn Lier Horst, mais il a suffisamment fréquenté les milieux policiers pour en connaître les procédures), les relations interpersonnelles ( principalement hommes/femmes, de l’amour naissant à l’amour mûr) et surtout les problèmes philosophiques liés au travail policier aux prises avec des dilemmes moraux. « En tant que flic, je n’ai pas le droit de me poser ce genre de questions » (Dezuiver) ! Mais, en tant que lecteurs, ces questions deviennent inévitables.
Nous avions l’impression de nous livrer à un sain divertissement et nous voilà piégés comme les disciples de Socrate.
Extrait : Si le chien de Joseph Batoit ne s’était pas détaché, le cadavre aurait, peut-être, mis plus longtemps à être découvert.
Comme chaque matin, ce retraité tournaisien promène Kiki sur les berges quand ce dernier, à la vue d’un chat, tire brutalement sur sa laisse qui échappe des mains de son maître.
Le matou, considérant que tout combat serait inégal, préfère prendre la fuite et se réfugier dans un arbre d’où il nargue Kiki. Joseph Batoit, pour récupérer le coquin, quitte le chemin et s’engage derrière les haies.
Comme il l’explique aux policiers qu’il a prévenus par téléphone, il a failli tomber, réellement et physiquement, sur le cadavre.
L’inspecteur principal Gérôme Piens, de la police judiciaire de Tournai, arrive avec son groupe.
Niveau de satisfaction :
(4 / 5)