Par Michel Dufour
Date de publication originale : 2023 (Fides)
Genre : Enquête
Personnages principaux : Bonneau et Lamouche
Troisième roman de Blanchard. Toujours avec le gaffeur Bonneau et l’intelligent Lamouche. Bonneau n’est pas vraiment aidé par un gant de protection en Kevlar à la main gauche et par une béquille qu’il manie avec difficulté, héritage de sa mission périlleuse précédente (cf. Les os de la méduse, et Le silence des pélicans, dont les comptes rendus ont été publiés ici le 11 et le 7 août 2022).
Le politicien Bruno Hébert-Sirois soutenait un parti d’extrême droite et se montrait souvent arrogant, mais le faire disparaître avec une bombe paraît un peu exagéré. Puis, un bar sympathique, Le Pinardier, saute à son tour, victime d’une bombe artisanale. Policiers et pompiers sont sur le qui-vive. La jolie Luce, qui semblait un témoin prometteur et qui avait séduit Bonneau, avant que Lamouche ne lui révèle qu’il s’agissait d’un homme, se fait tuer à son tour. Une troisième bombe, à l’Île-des-Sœurs, cause la mort de Philippe Demers et de sa secrétaire; c’était un courtier qui venait de réaliser un bon coup. Les policiers en ont plein les bras, quand on leur signale la disparition de Jean-Marc Prévost; on a tendance à relier cette disparition aux morts précédents parce qu’un dessin de chat, semblable à ceux qu’on avait trouvés dans les cas précédents, avait été peint sur son cabanon.
Quel est le rapport entre tous ces meurtres dont le seul lien apparent est ce dessin de chat sur chaque lieu des exécutions ?
Et qui est ce Félix, du genre troublé, qui semble prêt à tuer pour ne pas avoir à rendre ce petit chat affectueux qu’il avait trouvé et abrité ?
Bonneau et Lamouche rendront visite au compositeur de Variations pour bols tibétains et obturateurs, P. – A. Gauthier, journaliste à la retraite qui croit détenir des informations utiles. Ce qui leur permettra de tenter de prévenir un prochain assassinat et d’établir un lien entre les précédents.
L’intrigue policière n’est jamais reléguée au second plan dans les romans de Blanchard mais j’ai eu l’impression qu’ici elle était particulièrement soignée. Et la collaboration entre les différentes spécialités policières est bien mise en relief. Bonneau se distingue toujours par ses pitreries mais, se prenant un peu pour un héros, il finit par se conduire un peu comme un héros, attachant en tentant de sauver Luce, audacieux en sauvant pratiquement la vie à Lamouche. Ses Rapports au chef St-Denis sont toujours assez pittoresques, mais on dirait qu’il commence à gagner le respect de ses collègues.
Un bon roman à lire en vacances mais, quelles que soient les circonstances de votre lecture, c’est un roman qui fait du bien.
Extrait :
Rapport préliminaire dans l’affaire des explosions
(par le lieutenant Bonneau)
Ces derniers jours ont été particulièrement fructifiants, j’entre donc de ce pas dans le vif du sujet et pour bien situer l’élément chronologique de l’enquête, je vais détailler au jour le jour :
Vendredi, nous allâmes rencontrer le sergent-détective Laniel de la Régie intermunicipale de police de Roussillon qui nous montra un dessin de chat sur une porte de cabanon d’une maison appartenant à un disparu depuis quelques jours, mais que nous reverrons plus loin dans mon rapport, car celui-ci a été retrouvé depuis en mauvais état.
Puis nous nous rendîmes chez madame Véronique Levac, veuve de monsieur BHS, qui revenait de Chine et de Saint-Alexandre, là où elle va hériter d’un magnifique domaine que nous verrons lui aussi plus loin dans mon rapport. Nous fûmes ensuite alertés d’une nouvelle explosion, cette fois-ci à Longueuil. Une fois sur place, nous pûmes constater l’ampleur des dégâts considérables et continuâmes jusqu’à l’hôpital où le concierge reposait sur une civière. C’est lui d’ailleurs qui nous a révélé la présence d’un autre dessin de chat sur la porte du bureau d’un courtier immobilier, que nous n’avons pu vérifier en raison que la dite porte avait subi les outrages de l’explosion, de même que les deux victimes confirmées : Philippe Demers et sa secrétaire Stéphanie. Par la suite, j’ai demandé une réunion d’urgence au bureau où nous pûmes faire le point et établir le plan stratégique pour la suite des opérations. Après quoi nous allâmes rencontrer un dépanneur dans le village qui voulait nous montrer la photo du suspect. S’en est suivi un incident douloureux qui n’a rien à voir avec notre affaire, surtout pour la personne qui a malheureusement trépassé.
Niveau de satisfaction :
(4,3 / 5)