Date de publication originale : 2006 (Mr Clarinet)
Date de publication française : 2008 (Gallimard) et 2010 (Folio)
Genres : Roman noir / Thriller
Personnages principaux : Max Mingus détective privé
Max Mingus vient de purger huit années de prison pour avoir abattu trois voyous quand il était détective privé. A sa sortie il est sollicité avec insistance par un riche homme d’affaire pour qu’il retrouve son fils disparu depuis deux ans en Haïti. Dans un premier temps il refuse l’offre, trouvant la démarche inutile, vu le temps écoulé depuis la disparition, puis il finit par l’accepter parce que la récompense est importante et qu’il lui faut retrouver du travail pour vivre. C’est en Haïti qu’avant lui d’autres enquêteurs ont tenté de retrouver le garçon. Ils ont tous mal fini. C’est en Haïti aussi qu’à été expulsé son pire ennemi, Solomon Boukman, un chef de gang, baron de la drogue, proxénète, kidnappeur, assassin d’enfants et tueur en série. Haïti n’est pas une terre d’accueil pour Max Mingus mais il faut bien gagner sa vie en sortant de taule.
Nick Stone décrit formidablement bien Haïti et plante parfaitement le décor de l’action : la misère, les hordes d’enfants, un puissant roi de bidonville, le chaos et l’insécurité. Les croyances, la magie noire, la magie blanche, la façon dont vaudou est mêlé à tous les aspects de la vie des Haïtiens, tout cela est parfaitement bien rendu. La tâche de Max : retrouver l’enfant, déjà difficile au départ, est encore plus compliquée dans ce cadre inconnu et hostile. L’auteur sait rendre palpable cette impression de danger permanent. Il est vrai qu’il sait de quoi il parle puisque sa mère est haïtienne et que lui-même a souvent séjourné dans ce pays.
Le personnage principal, Max Mingus, est un homme au passé douloureux. Il vient de tirer huit ans de prison et pendant son incarcération sa femme s’est tuée en voiture. C’est maintenant un homme solitaire, dur et costaud mais il est aussi psychologue, il sait observer et analyser les comportements des individus. Ce n’est pas un héros inoxydable dont on sait par avance qu’il triomphera et se sortira de tout sans une égratignure. Il a ses faiblesses, il connaît l’angoisse et la peur. Le personnage est campé avec précision par l’auteur, il est tout à fait crédible. Les personnages secondaires sont également très bien décrits.
Le roman est remarquablement bien écrit (et traduit). Le scénario est impeccablement construit. La progression de l’intrigue est à la fois linéaire et marquée par quelques surprises et rebondissements soigneusement aménagés, tout en préservant la vraisemblance de l’histoire.
Pour un premier roman, Nick Stone fait preuve d’une maîtrise étonnante en ce qui concerne l’écriture, le scénario et les personnages. C’est un auteur à suivre. Si son deuxième roman confirme la qualité de ce premier, cet auteur s’imposera rapidement dans le milieu du polar pourtant pas mal encombré.
Nick Stone est né à Cambridge le 31 octobre 1966. Il est le fils d’un historien écossais et d’une descendante de l’une des plus anciennes lignées d’Haïti. Dès l’âge de six mois, Nick Stone est envoyé auprès de ses grands-parents en Haïti, chez qui il reste jusqu’à l’âge de quatre ans. Il retourne en Angleterre où il fait ses études. Il étudie l’Histoire à l’université de Cambridge. Il revient régulièrement en Haïti. C’est lors d’un séjour sur l’île, en 1996, qu’il écrit son premier roman : Mr Clarinet (Tonton Clarinette).
Ma note : 5 / 5
Je vois que nous sommes sur la même longueur d’onde concernant ce livre.
C’est un très bon polar effectivement mais, car il y a un mais, vous n’êtes pas le seul à dire que le suivant « Voodoo Land » est quelque peu … désordonné.
Oui, le deuxième livre est chronologiquement le premier et le troisième je ne sais pas, je ne l’ai pas lu. J’ai préféré le premier qui est sobre au deuxième qui fait plus grand spectacle hollywoodien.