Le cadavre du canyon – Thomas King

Par Michel Dufour

Date de publication originale : 2022 (Deep House)
Date de publication française :
2025 (Alire)
Traduction (anglais du Canada) :
Paul Gagné
Genre : Enquête
Personnage principal :
Thumps DreadfulWater

C’est toujours un plaisir de lire un Thomas King, du moins la série de Thumps DreadfulWater (« Eau redoutable »  en Cherokee), dont c’est le sixième livre. L’action se passe à Chinook, village d’un millier d’habitants dans les montagnes du Montana, voisin d’un territoire autochtone d’où viennent  bon nombre de ses citoyens, dont Thumps lui-même. Ceci dit, toutes ces personnes vivent le même genre de vie, parlent la même langue et mangent pour déjeuner des œufs, du bacon et des toasts.

Au centre de ces récits, Thumps, ancien policier, désormais photographe, plutôt solitaire, méfiant par rapport à toute nouveauté, pas antipathique mais peu porté à l’amitié sauf avec le shérif Hockney et avec celle pour qui il éprouve une amitié ambigüe, l’indépendante Claire, qui semble désirer élever toute seule sa fille Ivory.

On retrouve Thumps, malgré tout, au centre de chaque enquête, parce que le shérif Hockney l’intègre plus ou moins de force à ses investigations. Thumps se fait prier mais finit toujours par accepter, surtout quand l’affaire est mystérieuse. Cette fois-ci, par exemple, une camionnette carbonisée est retrouvée sur le terrain d’une entreprise qui teste les effets du soleil sur différents types de peinture. Or, le système de sécurité garantit que le conducteur de la camionnette n’a pas quitté les lieux. Il a pourtant disparu. Et c’est probablement lui qui sera découvert un peu plus tard, mort, dans le canyon. Thumps  trouve plutôt suspect que la compagnie ait envoyé trois cadres importants enquêter à Chinook : se pourrait-il que la camionnette ait transporté des objets de grande valeur, qui auraient d’ailleurs disparu eux aussi ?

Plus Thumps et Hockney s’approcheront de la vérité, et plus les cadavres se multiplieront. C’est de peu que nos deux héros échapperont à une tentative d’assassinat. Même si on ne lit pas les romans de King pour être ébranlé par une action trépidante, les dernières pages de ses romans contiennent toujours des rebondissements qui nous tiennent en haleine.

Les romans de King me font penser à la série télévisée « Elle écrit au meurtre » avec Angela Lansbury : un petit village où un crime apparaît comme un coup de tonnerre dans un ciel serein, des personnages qui reviennent dans chaque histoire, un humour continuel à cause de la personnalité unique de Thumps et de ses relations avec les autres, et la vie quotidienne qui continue de se dérouler comme si de rien n’était (Thumps et sa chatte Freeway).

Bref, comme les cinq premiers, c’est un roman attachant, parce qu’écrit avec sensibilité et intelligence.

Extrait :
Thumps n’avait pas de téléphone cellulaire. Quand l’appareil se mit à sonner, il fut donc étonné.
Puis, il se souvint.
Cisco Cruz.
Cruz lui en avait donné un.
Thumps le sortit de sa poche et l’écarta du soleil aveuglant pour consulter l’écran. Il s’attendait presque à tomber sur un message lui proposant de réduire les paiements mensuels d’une carte de crédit qu’il n’avait pas ou le mettant en garde contre la présence d’un virus touchant l’ordinateur qu’il ne possédait pas.

Chinook, la Rue Principale

Niveau de satisfaction :

4.3 out of 5 stars (4,3 / 5)
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