Par Raymond Pédoussaut
Date de publication originale : 2023 – M+ Éditions
Genre : Thriller
Personnages principaux : Lilou Zalan, jeune fille de 15 ans – Aurélie Wong, commissaire de police – Un mystérieux fuyard traqué par la police
Toulouse, juin 2022.
Lilou a 15 ans. Avec sa classe du collège, elle revient en autobus du voyage de fin d’année. Ils sont allés en Espagne. C’est le denier jour de collège, l’année prochaine ce sera le lycée. C’est un grand changement. Lilou espère qu’elle sera avec ses quatre copains, tous les cinq sont devenus inséparables.
Autre lieu, autre jour.
Un homme fuit, il a la police à ses trousses. Il cherche à rejoindre un endroit de la banlieue toulousaine où il sera en sécurité. C’est la commissaire Aurélie Wong qui est chargée d’organiser la traque de ce fuyard coupable d’un crime monstrueux qui a horrifié la population. Les autorités font pression, trouvent que c’est trop long. Les parents des victimes commencent à s’organiser pour mener eux-mêmes les recherches. Toute la région est sous tension.
L’auteur nous a concocté une intrigue bien intrigante. En effet nous avons un homme en fuite qui a commis un acte abominable, mais on ne sait pas lequel, il a fait plusieurs jeunes victimes, mais nous ne connaissons ni l’identité des victimes, ni leur nombre, ni ce qui fait que la population est sous le choc. Il y a également un mystérieux observateur qui guette tous les jours le passage d’une femme ou fille (on ne sait pas), il prend chaque fois une photo d’elle, mais le lien entre le guetteur et la personne épiée reste mystérieux. La jeune Lilou nous décrit son entrée au lycée, mais le comportement du personnel est étrangement attentif et prévenant envers elle, tout comme elle fait preuve d’une étonnante fragilité et d’un manque total de repères. Les divers personnages de cette histoire ne semblent avoir aucun lien entre eux et les pièces de ce puzzle ne s’assemblent que dans la partie finale de ce roman. Bref, Antoine Leger fait mijoter les lecteurs dans une multitude d’interrogations qui ne trouvent leurs réponses qu’en toute fin d’ouvrage. C’est astucieusement réalisé et le procédé fonctionne parfaitement.
La narration est découpée en plusieurs courts chapitres qui donnent une impression de rythme soutenu et d’actions simultanées.
Si l’intrigue et la narration sont parfaitement maîtrisées par l’auteur, il me semble que l’écriture et la qualité des dialogues sont largement perfectibles, tout comme la vraisemblance : qu’un commissaire de police chargé d’une enquête soit démis de ses fonctions pour absence de résultats et remplacé par un simple lieutenant me paraît difficilement envisageable dans la vraie vie.
C’est toujours un plaisir supplémentaire pour un lecteur de lire un polar se déroulant dans sa propre ville, mais même ceux qui n’habitent pas Toulouse ou sa région trouveront en Toute la vie devant vous un thriller distrayant et habilement construit.
Extrait :
Le préfet se lève et prend la parole.
– En synthèse, voici ce que nous voulions vous communiquer sur l’ensemble de ce dossier sensible. Nous affirmons devant vous que tous les corps de métier – police, justice – sont mobilisés. L’homme en fuite a un passé de dépressif, il est certainement caché quelque part. Nous tenons informés toutes les familles personnellement et régulièrement de l’avancée des recherches. Nous le retrouverons, il n’y a pas de doutes.
— Faites vite, sinon on va s’en occuper ! lance un homme qui ne peut s’empêcher d’interrompre l’officiel.
– Et si on le trouve, on le bute ! renchérit un autre homme aux yeux décidés.
À la sortie du cercueil, les proches reprennent en chœur le célèbre air occitan.
Se Canto, que canto / Canto pas per iéu / Canto per ma mio / Qu’es aluen de iéu …
Se canto – Chant traditionnel occitan
Niveau de satisfaction :
(4 / 5)