Le passé doit mourir – Katrine Engberg

Par Michel Dufour

Date de publication originale : 2019 (Vadeskud)
Date de publication française :
2023 (Fleuve Éditions)
Traduction (danois) :
Catherine Renaud
Genres : Enquête, thriller
Personnages principaux :
Policiers : Jeppe Korner, Anette Werner

Oscar Dreyer-Hoff, un jeune homme (15 ans) de bonne et riche famille, est disparu. Puis, on découvre un cadavre dans un incinérateur de Copenhague. Ce n’est pas Oscar, c’est plutôt son professeur de Danois, Malthe Saether, avec qui il s’entendait plutôt bien. Oscar semble avoir laissé derrière lui un message, en réalité un extrait du Portrait de Dorian Gray (Oscar Wilde), qui confond les enquêteurs (et le lecteur). Est-ce une note de suicide, un signal d’adieu ? En tout cas, ce n’est pas une demande de rançon, même si les enquêteurs envisagent qu’on ait peut-être voulu se venger des parents.

Deux policiers sont chargés de l’enquête : Jeppe Korner, peu expérimenté et maladroit avec les femmes, ce qui lui coûte pratiquement sa relation avec Sara et ses deux filles; Anette Werner (46 ans), qui a une petite fille, et un conjoint correct mais qui ne l’excite plus. Ils interrogent un grand nombre de personnes qui ne savent pas grand-chose à propos de Malthe ou d’Oscar et qui sont aux prises avec leurs propres problèmes : Kasper, le père d’Iben, bonne amie d’Oscar, qui travaille à l’incinérateur et qui semble jouer avec les chiffres; Mads Teigen, qui connaît la région comme sa main et qui semble s’éprendre d’Anette; Jenny Kaliban, tante d’Oscar (sœur de sa mère) artiste plus ou moins accomplie qui a toujours besoin d’argent; Esther, l’amie quasi maternelle de Jeppe, femme cultivée qui s’occupe à plein temps d’un colocataire malade; Lis Christensen, professeur de mathématiques qui connaissait bien Malthe, et qui semble avoir été accidentellement happée par un train.

J’interromps ici la liste qui est très longue. Pas facile de s’y retrouver surtout quand les noms sont d’origine danoise. Les personnages sont presque tous liés les uns aux autres mais pas nécessairement pour les mêmes raisons. Ce qui ajoute à la confusion des enquêteurs et des lecteurs. Et, comme Anette et Jeppe carburent à l’instinct, ils ne sont pas au bout de leur peine. Heureusement, grâce à Esther, un beau hasard orientera les policiers sur la bonne voie.

Quelques irritants ne me paraissent pas indispensables : quelques scènes scabreuses sont inutiles; le fait qu’à peu près tous les personnages utilisent régulièrement le juron putain indique la pauvreté du vocabulaire danois des grossièretés et une association discutable; enfin, le procédé consistant à commencer un chapitre (ou un paragraphe) sans mentionner de quoi ou de qui on parle est lassant à la longue.

En réalité, la simplicité des données accentue souvent le mystère.

Extrait :
Le XXIe siècle annonce la mort de l’esthétique. Fuck la religion, la science et la spiritualité ! L’esprit humain s’est toujours retrouvé dans la beauté. Dans l’art, les mots, la musique. Quand on la perd, on perd la raison de vivre. On se noie dans les vêtements discount et les nichons en plastique. Les gens préfèrent regarder des émissions de téléréalité plutôt que d’écouter le quatuor à cordes de Prokofiev. La beauté sauvera le monde ! Si seulement …
─ Ce que je vois, Jenny, c’est que tu as épuisé ton droit aux allocations chômages complémentaires. On ne peut les obtenir que pendant trente semaines sur cent quatre, après quoi, elles expirent.

Le musée Thorvaldsen (Copenhague)

Niveau de satisfaction :
3.5 out of 5 stars (3,5 / 5)

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