Les aigles de Panther Gap – James A. McLaughlin

Par Raymond Pédoussaut

Date de publication originale : 2023 (Panther Gap)
Date de publication française : 2023 – Éditions rue de l’Échiquier
Traduction (américain) :
Christian Garcin
Genres :
Grands espaces, thriller
Personnages principaux :
Bowman et Summer, frère et sœur

Bowman et Summer, frère et sœur, sont élevés par leur père de façon non conventionnelle, leur mère est morte quand ils étaient plus jeunes. C’est dans un ranch caché du Colorado, appelé Panther Gap, qu’ils élèvent des aigles et que leur père leur donne des leçons de vie et de sagesse en insistant sur l’expérience de la nature sauvage. À l’âge adulte, chacun suit son chemin. Bowman quitte le ranch et part vivre dans la jungle du Costa Rica et devient une sorte de chaman qui entend des voix et a des visions, tandis que Summer, beaucoup plus terre à terre, reprend l’exploitation de la ferme, aidée par ses oncles, les frères de sa mère. Les affaires du ranch n’étant pas florissantes, c’est opportunément qu’arrive la succession du grand-père qui avaient des comptes cachés en Suisse. Le grand-père était un malfrat notoire, lié à la mafia. D’autres sont au courant de son magot caché, ils veulent le récupérer. Cet argent sale peut sauver le ranch mais aussi leur créer de gros ennuis.

L’intrigue se développe sur deux périodes : une de 1983 à 2002 qui concerne la jeunesse du frère et de la sœur, l’autre « actuelle » traite des années 2009 à 2010, elle décrit les aventures de Bowman et les péripéties autour de Panther Gap. L’auteur ne fait pas dans la simplicité puisqu’une multitude de protagonistes entrent en scène : des touristes qui se font enlever par un gang, un conseiller fiscal apparaît à point nommé pour aider pour la succession du grand-père, un gang dirigé par un taulard qui non seulement veut récupérer le butin du grand-père mais aussi liquider sa famille, un dirigeant de banque dont on ne sait pas très bien s’il est un allié ou un ennemi, ce même personnage, qui sous un autre nom, fait partie d’une mystérieuse société de protection qui intervient contre les truands mais dont on a du mal à cerner quels sont les objectifs réels … Bref, c’est compliqué et si on ajoute les allers-retours passé-présent, on a un peu de mal à suivre et on perd facilement le fil principal de l’histoire. De plus, la fin de l’histoire me semble bâclée : l’auteur, au lieu de conclure logiquement, nous sert brutalement une fin quasi miraculeuse, comme s’il n’arrivait pas à se dépêtrer des situations qu’il a crées.

Les personnages sont nombreux, les deux principaux sont le frère et la sœur. Le mystique Bowman entend et voit ce que les autres ne voient ni n’entendent. Il préfère entrer en contact avec les animaux plutôt qu’avec sa famille, je l’ai trouvé assez horripilant mais il a une qualité : il n’est pas intéressé par l’argent, contrairement à tous les autres. Sa sœur, qui fait bouillir la marmite, s’entête à penser que son frère peut l’aider. Elle balance constamment entre exaspération et admiration envers lui. Finalement c’est les deux tontons, pragmatiques et efficaces, qui m’ont paru les plus sympathiques.

Dans ce livre James A. McLaughlin développe l’art de raconter une histoire simple de façon compliquée, d’où une impression de longueur et de lourdeur préjudiciable au plaisir de lire. Trop de sujets dans cette histoire la rendent indigeste. Cependant il y a de bons moments dans ce roman, ce sont ceux où l’auteur décrit la nature sauvage.

Extrait :
Il avait échoué. Plus qu’échoué : en revenant ici, en livrant ses mains à scanner, il avait permis à Summer et à ses oncles de prétendre à la totalité de l’héritage qui, il en était sûr, contenait davantage que de l’argent «propre». Sa famille, déjà fortunée, s’était enrichie. Ils allaient garder le ranch. Et un gang de prisonniers meurtriers les traquerait à jamais. Peut-être était-ce là la malédiction du grand-père Martin : la famille devrait s’isoler encore plus, elle devrait se cacher, confirmant et amplifiant la vieille paranoïa transmise de génération en génération. Ils vivraient de la même manière que Martin, probablement pour toujours, jusqu’à ce qu’ils s’éteignent.

Le feu brillait et brûlait, emportant Summer encore plus loin

Niveau de satisfaction :
3.8 out of 5 stars (3,8 / 5)

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2 réponses à Les aigles de Panther Gap – James A. McLaughlin

  1. Ingannmic dit :

    Bien qu’ayant aimé Dans la gueule de l’ours de ce même auteur (surtout pour son ambiance, l’intrigue était aussi un peu trop tortueuse), je passe…

    • Ray dit :

      Dans ce livre aussi il y a une ambiance : le ranch caché, l’élevage des aigles … mais elle est un peu gâchée par la multiplicité des sujets dont l’auteur n’a pas bien su se dépatouiller. Ce n’est pas un livre indispensable.

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