Date de publication originale : 2004 (Nervöse Fishe)
Date de publication française : 2011 (Éditions Carnets Nord – Folio Policier)
Genre : Policier
Personnage principal : Inspecteur Richard Lukastik de la police de Vienne
A vienne, on a trouvé un cadavre flottant dans une piscine située sur le toit d’un immeuble. Mais le plus étrange c’est que ce cadavre est en partie dévoré par ce qui semble être un requin alors qu’on n’a trouvé aucun poisson dans la piscine mais seulement une petite prothèse auditive. L’inspecteur chef Richard Lukastic est chargé de l’enquête. Ce policier est aussi bizarre que l’affaire qui lui est confiée. C’est un vieux garçon qui vit chez ses parents et qui respecte plein de rituels personnels (des manies de vieux garçon diraient certains) comme, entre autres, ne jamais éteindre ses cigarettes, se lever du lit qu’en posant simultanément les deux pieds par terre, cueillir les fruits de la main gauche, ne pas empiler les photos, dîner tous les soirs de soupe préparée minutieusement par son père … avant d’aller s’envoyer une grande assiette de goulasch et une portion de choucroute dans un petit restaurant où il a ses habitudes. En outre il voue une admiration sans borne au philosophe Wittgenstein et plus spécialement à son œuvre le Tractatus logico-philosophicus qui est sa bible. Son autre idole est le musicien Hauer et sa musique sérielle pour piano. Ces deux hommes sont les phares qui guident notre policier dans la vie. Malgré son extravagance, Lukastik est un policier efficace, notamment quand il s’agit de résoudre des affaires tordues. Cette enquête ne fera que le confirmer.
L’intrigue est mystérieuse et attise la curiosité. Le scénario tient assez bien la route et l’explication finale, bien qu’étrange, n’est pas complètement farfelue et on peut s’en satisfaire. Le personnage de l’inspecteur Lukastik est typé avec ses bizarreries et sa philosophie personnelle. Le style est lui aussi très personnel, travaillé, riche dans l’expression et dans les images. Mais malgré ces qualités, je n’ai pas vraiment accroché et je suis resté un peu étranger à l’histoire alors qu’en général j’apprécie les récits ayant de l’humour, un ton décalé, voire déjanté (Voir mes articles sur Carlos Salem, David Liss ou Jean-Bernard Pouy). Pourquoi cette froideur ? Serais-je imperméable à l’humour autrichien ? Je ne le crois pas. En fait les digressions interminables de l’auteur, à la moindre occasion, toutes ces broderies, en marge de l’énigme, m’ont fait perdre de l’intérêt pour l’histoire elle-même. L’exercice d’esprit de l’auteur, quasi permanent, m’a fatigué et ôté en bonne partie le plaisir de la lecture.
C’est original, bavard et lassant ! Il semblerait que d’autres aient su, mieux que moi, apprécier ce bouquin souvent encensé par une certaine critique. Á chacun ses goûts, à chacun son humour !