Les courants fourbes du lac Tai – Qiu Xiaolong

Date de Publication originale : 2009 (Don’t cry, Tai Lake)
Date de publication française : 2010 (Editions Liana Levi) et 2011 (Editions Points)
Genre : Policier
Personnage principal : Inspecteur Chen Cao de la police de Shanghai

L’inspecteur en chef Chen se voit offrir des vacances dans un centre de détente réservé aux cadres supérieurs du Parti Communiste. Il n’y a pas grand-chose à faire dans ce centre aussi il va se balader dans les environs et il rencontre Shanshan, une jeune et belle militante pour l’environnement. Celle-ci reçoit des messages de menace sur son téléphone portable. Voilà qui commence à intéresser notre inspecteur en vacances. Et puis le directeur d’une usine chimique qui déverse ses résidus dans le Lac Tai est assassiné. Chouette alors ! Chen a trouvé une occupation pendant ses vacances, il va pouvoir faire ce qu’il fait tous les jours au boulot : enquêter ! Mais pas officiellement, là c’est pour le plaisir, pour le fun quoi ! Ne pouvant agir à visage découvert, il investigue via ses relations dans le système policier. Finalement Chen passera de bonnes vacances, il découvrira le coupable, trouvera un amour éphémère et rentrera à Shanghai pour continuer à enquêter.
Livre est instructif sur la Chine avec son développement économique forcené où l’environnement est non seulement négligé, mais pire, considéré comme un handicap à la compétitivité. C’est une critique de la productivité et de la compétition économique à tout prix. L’auteur montre aussi comment des directeurs d’usine s’enrichissent lors de la privatisation. Autre critique de la Chine actuelle : la façon d’éliminer, pour la Sécurité Intérieure, un activiste écologique en faisant de lui un coupable parce que son action gêne les cadres du Parti.
Livre étonnant par son rythme lent : ici on prend son temps, nous sommes loin de l’effervescence et la tension des thrillers occidentaux. Son héros policé (un policier policé!) au langage châtié, féru de poésie et de gastronomie, nous change vraiment des policiers désenchantés, aux manières brutales, un brin alcooliques, souvent rencontrés dans les polars américains ou scandinaves.
Livre amusant car on y relève quelques phrases savoureuses : « Pour un Gros-Sous c’est banal d’avoir une petite secrétaire » ou « … son mari au lit avec une autre, en train de se vautrer dans le nuage et la pluie. »
Mais livre un peu ennuyeux : Les manières raffinées de Chen, la poésie, les recettes de cuisine … tout ça installe une ambiance de calme et de sérénité, en contradiction avec l’action que réclame le polar. Ça ronronne un peu, on étouffe un bâillement de temps à autre, on attend un peu de mouvement qui nous sortirait de la somnolence qui nous gagne.
Si on cherche un peu de dépaysement, ce livre peut se lire avec plaisir. Toutefois ceux qui aiment les thrillers au rythme soutenu et les polars à l’ambiance dure et tendue, ne se satisferont ni des élucubrations de l’inspecteur Chen, le policier, poète et gourmet, ni de la romance qui se noue entre le policier et une belle écologiste militante. D’autre part la dénonciation du système de production chinois est jugée anecdotique par certains qui reprochent à Qiu Xiaolong, auteur chinois vivant aux États-Unis, de ne pas être plus informé de ce qui se passe en Chine qu’un Occidental s’y intéressant peu.
Ma note : 3 / 5

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