Date de publication originale : 2007 (Rivages & Payot) et 2011 (Rivages/Noir)
Genres : Roman noir / Écologie
Personnages principaux : Antoine écologue retiré dans la Brenne, Mauricette fille de Myriam la compagne d’Antoine
Antoine était un écologue réputé, reconnu par ses pairs pour la qualité de ses chroniques. Maintenant, il a abandonné la rédaction d’articles, il s’est retiré dans la Brenne (département de l’Indre dans le centre de la France) où il ne fait plus que des recensements d’animaux morts en notant scrupuleusement les espèces et les lieux. Sa compagne Myriam a abandonné sa famille, pour le suivre, par amour. Les choses ont bien changé pour eux : Myriam n’adresse plus un seul mot à Antoine. On sent qu’un évènement grave s’est produit, provoquant cette rupture, mais on ne sait pas lequel. Myriam, murée dans son mutisme, exprime sa détresse et son désespoir dans des lettres qu’elle adresse à sa fille, Mauricette, sans jamais recevoir de réponse. Mauricette de son côté, dans le Nord, galère pour vivre à tel point qu’elle décide avec deux de ses copains de braquer un bar-tabac. L’attaque se passe mal, les choses tournent au désastre pour eux.
Dans la Brenne il n’y a pas que les humains qui ont des comportements bizarres, les animaux aussi semblent atteints de mutations étranges : les geais se prennent pour des faucons et les sangliers se mettent à attaquer les troupeaux de moutons, pour les dévorer, tels des loups. On a l’impression que quelque chose ne va pas, que l’équilibre du monde s’est détraqué. La Brenne, pays d’étangs, de forêts et de brume, contribue à créer un climat lourd où le danger n’est pas clairement identifié mais présent en toile de fond.
Le récit est fait à plusieurs voix : les chapitres d’Antoine alternent avec ceux de Mauricette et aussi avec les lettres écrites par Myriam pour sa fille, ce qui nous permet de suivre en parallèle les évènements vécus par les protagonistes. Pascal Dessaint écrit bien, ce n’est pas nouveau. Il sait rendre parfaitement cette atmosphère étrange de folie grandissante des humains et de détérioration de l’équilibre naturel. Il signe ici un livre très sombre dans un style sobre et efficace. Pascal Dessaint est, à mon avis, un des meilleurs écrivains de romans noirs.
Ce livre se situe chronologiquement (2007) avant le Bal des frelons (2011) qui évoque aussi la nature, avec une tonalité moins sombre et plus caustique et tonique.
Ma note : 4 / 5