Par Michel Dufour
Date de publication originale : 2001
Date de publication française : 2004 (Gallimard, édition Joëlle Losfeld)
Genres : Enquête – Historique
Personnages principaux : Ambrose Bierce, journaliste américain
Ambrose Bierce : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ambrose_Bierce
J’étais heureux de découvrir un nouvel auteur, décédé récemment (1920-2008), mais qui compte plusieurs publications, et dont la série des Ambrose Bierce m’intéresse particulièrement : c’est un journaliste américain qui a réellement existé à la fin du XIXe siècle (1842-1913), reconnu pour son humour cinglant, dont Le Dictionnaire du diable (http://fr.wikipedia.org/wiki/Dictionnaire_du_Diable) nous donne une bonne idée. Plusieurs romans de Hall font de lui et de son ami Tom Redmond les enquêteurs principaux d’aventures qui s’inspirent de personnages et d’événements historiques réels, comme ici la lutte pour annexer Hawaï aux États-Unis.
Nul doute qu’il s’agit d’un moment historique important et d’un bel exemple, dans l’histoire américaine (et sans doute dans bien d’autres), où des intérêts économiques se déguisent en mission religieuse, ici la croyance au Manifest Destiny, la Destinée manifeste, voulue par Dieu et implantée par des calvinistes venus de Salem (célèbre pour sa chasse aux sorcières), qui consiste à étendre au maximum le territoire américain (p.111). C’est dans ce cadre que Bierce et Redmond enquêtent sur la disparition d’une éventuelle successeure au roi de Hawaï, qui est mourant.
Les personnages sont présentés en fonction de leurs intérêts, justement, mais peu d’entre eux acquièrent une densité qui les rendrait crédibles, attachants ou répugnants, même s’ils ont existé pour vrai. Pour le dire brièvement, et sans préjugé pour les autres romans parce que tous les auteurs peuvent bien commettre un mauvais livre de temps en temps, dans ce cas-ci il m’a semblé que l’auteur ne savait pas raconter une histoire, ce qui est surprenant dans le cas d’un Professeur de Creative Writing à l’Université de Californie de Irvine. Je me suis rendu à la moitié du livre sans jamais me sentir concerné. Et j’ai abandonné sans espoir que l’autre moitié pourrait racheter la première. Il peut paraître injuste de mettre une note sur une œuvre non entièrement lue. À proprement parler, c’est exact; prenez donc la note avec un grain de sel : le fait que, déprimé, j’aie abandonné le livre à la page 132/288, est probablement plus révélateur.
Ma note : (2,5 / 5)