N’ouvre pas les yeux – John Verdon

Par Jacques Henry

Date de publication originale : 2011 (Shut Your Eyes Tight)
Date de publication française : 2012 (Grasset)
Genre : Énigme policière
Personnage principal : Dave Gurney, inspecteur retraité du NYPD

Comme j’avais eu un Coup de cœur pour le premier roman de l’Américain John Verdon 658, j’ai enchaîné, dans la foulée sur le second épisode des aventures de Dave Gurney, N’ouvre pas les yeux. Sur le site de l’auteur, on annonce pour le mois prochain (juillet 2012) la sortie du 3e roman mettant en scène ce personnage récurrent. Voici le résumé fourni par l’éditeur :

Une jeune femme a été retrouvée décapitée le jour même de son mariage, dans la somptueuse propriété des Ashton. Tout accuse le jardinier mexicain, un certain Hector Flores, qui demeure introuvable depuis. L’inspecteur Gurney, appelé en dernier recours par la mère de la victime pour retrouver le meurtrier, s’aperçoit bientôt que la mariée n’avait rien d’une oie blanche… et que ses rapports avec son fiancé, Scott Ashton,  jeune et brillant psychiatre, fondateur d’un institut pour enfants « difficiles », sont plus complexes qu’il n’y paraît à première vue.
Gurney ne tarde pas à se rendre compte que rien, dans cette histoire, n’est conforme aux apparences. Et quand il retrouve, déposée chez lui en son absence, une poupée décapitée, il comprend très vite aussi qu’il risque lui-même d’être la prochaine victime. Ce qu’il ne sait pas encore, c’est que son enquête va le mener bien au-delà du meurtre – dans la toile inextricable d’un ennemi terrifiant, tentaculaire et, surtout, très patient

Sans être un Coup de coeur, N’ouvre pas les yeux est encore un roman solide. Mêmes personnages que 658 (du moins, les gentils!), même crime « impossible » et un autre criminel trop intelligent pour les flics ordinaires et que seul Gurney, Ellery Queen des temps modernes, arrivera à débusquer sur le tard. À recommander, sans hésitation, et Verdon s’annonce un futur acteur majeur dans le domaine du polar à énigme et de procédure policière … s’il réussit à tenir la distance.

Car après la réussite absolue de 658, on ne peut que redescendre, ce qui est le cas avec ce second roman. Comparé au précédent, les imperfections (mineures, somme toute) apparaissent. L’énigme est moins spectaculaire, moins resserrée dans le temps et dans l’espace; les personnages sont plus nombreux et l’intrigue part dans un plus grand nombre de directions (ou fausses pistes), ce qui lui donne une plus grande complexité mais lui enlève la pureté cristalline de 658.

Quant aux personnages (protagonistes et policiers) du premier roman, on les retrouve tels quels dans le second. Malgré quelques longueurs introspectives, on n’apprend plus rien sur eux. Une fois campés dans 658, ils n’évoluent plus. Les difficultés de communication affective de Gurney et la position passive-agressive de sa femme n’ayant plus l’attrait de la nouveauté, ces pages, pourtant écrites avec talent, donnent une impression de redondance davantage qu’une épaisseur supplémentaire à une psychologie qui semble figée une fois pour toutes.

Mais, malgré ces réserves, ce roman demeure bien au-dessus de la médiocrité du tout-venant du polar.

Ma note : 4,5 / 5

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