Une lame de lumière – Andrea Camilleri

Par Michel Dufour

Date de publication originale : 2012 (Una lama di luce)
Date de publication française :
2016 (Éd. Fleuve noir, Pocket)
Traduction :
Serge Quadruppani
Genre :
Enquête
Personnage principal :
Commissaire Montalbano

C’est un auteur qu’il faudrait toujours avoir sous la main. Peu importe l’intrigue, on lit toujours Camilleri avec un certain sourire.

Montalbano doit résoudre deux affaires : d’abord, la jolie Loredana di Marta a été agressée, volée et plus ou moins violée, en revenant de chez son amie Valeria Bonifacio au début de la nuit. Son époux, beaucoup plus âgé qu’elle, soupçonne son ancien amant Carmelo Savastano. Il brutalise Loredana en l’interrogeant sur le supposé viol. De sorte que, lorsqu’on découvre le cadavre de Savastano, tué d’une balle, puis brûlé dans une auto, c’est le mari qui est soupçonné et incarcéré. Montalbano  est agacé par quelques détails : il charge l’expérimenté Fazio d’examiner certains aspects de l’incident et confie à Augello la tâche délicate de séduire, s’il faut aller jusque là, la charmante Valeria.

En même temps, le commissaire est impliqué dans la recherche de deux Tunisiens et un troisième homme qui participeraient à un trafic d’armes;  travail qui sera bientôt pris en main par le dottore Sposito de l’anti-terrorisme.

Enfin, notre bon commissaire est profondément troublé par le fait qu’il semble être tombé en amour avec l’entreprenante Marian, alors qu’il ne paraît toujours pas prêt à rompre avec la fidèle et persistante Livia. Ni ses jeux avec le crabe, ni ses festins gastronomiques, ni ses méditations sur la véranda ne parviennent à le relaxer.

Ce sont d’ailleurs les événements qui choisiront pour lui.

Camilleri, c’est avant tout une question d’atmosphère. Les histoires sont bien ficelées, mais ce n’est pas l’essentiel. Montalbano a de belles intuitions, est souvent colérique avec ses hommes, maladroit avec les femmes, assez mal dans sa peau, mais ce n’est pas grave. Il passe à travers la vie et ses drames comme si c’était la moindre des choses. Et, même si ses hommes ne sont pas vraiment ses amis, il se dégage de leurs rapports une franche camaraderie qui réchauffe le cœur.

C’est pourquoi on sort toujours de ses romans un peu  plus heureux.

Extrait :
Il fallait prendre son mal en patience avec c’tes gens qui avaient l’habitude de parler en queue de cochon, de manière entortillée, jamais explicite. Tôt ou tard, il allait entrer dans le vif du sujet.
 – Hier soir, avec nous, reprit l’avocat, il y avait un très vieux paysan des Cuffaro; de temps en temps nous l’invitons parce qu’il nous met de bonne humeur en nous racontant des histoires formidables. Ah, la vieille civilisation paysanne désormais disparue ! Cette globalisation qui fait disparaître nos antiques, nos saines racines !
Montalbano comprit le jeu.
– Vous avez éveillé ma curiosité. Mettez-moi de bonne humeur, moi aussi. Vous pouvez me raconter une de ces histoires ?
Mais bien sûr, avec grand plaisir ! Donc, il y avait un chasseur de lions auquel un jour ses compagnons de battue jouèrent un tour. Ayant vu un indigène qui avait vu un âne et l’avait recouvert d’une peau de lion, ils l’achetèrent et le cachèrent entre les arbres. Le chasseur le vit et tira. Et il se fit photographier avec le lion qu’il croyait avoir tué. Ainsi tout le monde se convainquit que c’était vraiment lui qui avait tué le lion, alors que non seulement ce n’était pas lui, mais que le lion n’était même pas un lion, mais un âne.

La terrasse de Montalbano

Niveau de satisfaction :
4.3 out of 5 stars (4,3 / 5)

 

 

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