Déshonneur au Camp 133 – Wayne Arthurson

Par Michel Dufour

Date de publication originale : 2021  (Dishonour in Camp 133)
Date de publication française :
2023 (Alire)
Traduction (anglais Canada) :
Pascal Raud
Genres : Enquête, historique
Personnage principal :
Sergent Neumann

Ce n’est pas indispensable d’avoir déjà lu Les Traîtres du Camp 133 (cf. mon compte rendu publié ici le 30 0ctobre 2018) pour s’aventurer dans cette deuxième enquête du sergent Neumann, qui se passe aussi au Camp de prisonniers allemands, près de Lethbridge en Alberta. Nous sommes en décembre 1944, donc six mois plus tard, et ça sent la fin de la guerre. Nous retrouvons les mêmes personnages principaux, dont le sergent Neumann, chef de la sécurité civile du Camp et le caporal Aachen, son fidèle adjoint. Les deux sont plus ou moins remis de leurs contusions survenues au moment de l’enquête sur l’assassinat du capitaine Mueller. Ils doivent maintenant élucider un nouveau meurtre : qui a tué le chef cuisinier Splichal d’un coup de couteau dans le dos, et pour quelle raison ?

Neumann se doutait depuis un bout de temps que Splichal manigançait quelque chose, détournement de marchandises par exemple. Cette hypothèse n’est pas facile à vérifier parce qu’aussi bien les autorités canadiennes que certains haut placés allemands lui mettent les bâtons dans les roues. Ce qui l’amène à penser que l’éventuel trafic de marchandises est peut-être l’arbre qui cache la forêt. De fait, Neumann ne l’aura pas facile, d’autant moins qu’il aime bien se tirer d’affaire tout seul. Contre un lieutenant SS impitoyable et contre un sergent allemand qui manipulait une grande partie des prisonniers par la violence et le chantage, Neumann sera contraint de recourir à la violence lui aussi. Une violence définitive.

L’enquête précédente de Neumann se déroulait dans un contexte historique peu connu, celui des camps de prisonniers allemands en Alberta au cours de la Deuxième Guerre mondiale. D’où un intérêt certain pour cette tranche d’histoire inusitée où plus de 10 000 prisonniers allemands sont  détenus dans un camp, encadrés par un certain nombre de soldats canadiens. L’auteur accorde autant d’importance aux relations entre les hommes qu’à l’enquête proprement dite. Son approche est nuancée, humaniste, loin de la mystique du western. L’enquête elle-même fait plus penser à des polars d’action qu’à des œuvres où brille le génie du policier.

Extrait :
Neumann espéra que les Canadiens comprendraient et sauteraient le comptage du matin. La guerre tournait en leur faveur et la plupart des prisonniers ayant accepté que l’Allemagne allait perdre à court terme, les gardes étaient un peu plus laxistes dans les horaires. Il y avait toujours des comptages, mais pas chaque jour. Et il n’y avait eu aucune tentative d’évasion depuis plusieurs semaines. Il savait que, même s’il existait toujours officiellement, le Comité d’évasion se réunissait rarement. Personne ne creusait plus de tunnels sous les baraquements.
Il faisait froid dehors, avec un vent mordant, mais Neumann l’accueillit avec plaisir. La fraîcheur de ce matin d’hiver l’aidait à éclaircir un peu ses idées, aussi respira-t-il profondément pour apporter le maximum d’oxygène dans ses poumons. Lorsqu’il entra dans le mess, son mal de tête avait presque complètement disparu et sa nausée s’était transformée en faim.

Camp 133

Niveau de satisfaction :
4 out of 5 stars (4 / 5)

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