Par Michel Dufour
Date de publication originale : 2024 (Fides)
Genre : Enquête
Personnage principal : Hubert Quentin, scénariste
C’est le deuxième roman de Poirier, qui met en scène le même personnage : Hubert Quentin, un scénariste qui se prend pour un profileur. Quelques autres le prennent aussi pour un profileur : on conseille à un jeune enquêteur, Patrick Lanctôt, de s’adresser à lui pour l’aider dans une enquête difficile : un tueur en série s’en prend à des femmes enceintes de 6 mois qu’il tue en même temps que le fœtus.
Les meurtres se multiplient. L’aide de l’ex-policier Robert McGuiness et de la psychiatre Élisabeth Pelletier s’avère insuffisante. Les intuitions de Quentin les lancent sur plusieurs pistes mais ce sont des chemins qui ne mènent nulle part. Au contraire, les assassinats se poursuivent même dans l’entourage des policiers.
Et l’assassin qu’on finit par identifier meurt à son tour.
Le roman est un peu déconcertant. D’abord, Quentin (qui raconte l’histoire) est vraiment plus un scénariste qu’un profileur. Ses intuitions de profileur sont sans fondement et sans succès; et plusieurs chapitres sont consacrés à des réflexions sur le scénario que l’enquête lui inspire et à des références à des films ou des séries télévisées que lui rappelle la réalité. Sans parler des descriptions de ses relations avec les « femmes de sa vie » et des nombreux actes de mauvaise foi qui le caractérisent. On pourrait se demander s’il s’agit vraiment d’un roman policier ou d’un roman psychologique, qui se termine d’ailleurs à l’eau de rose.
Les personnages sont bien présentés, chapitre par chapitre, et le rebondissement final a fière allure, mais c’est une intrigue qui ne se compare pas avantageusement aux nombreuses histoires semblables écrites par de grands écrivains.
Extrait :
Même si je suis navré à l’idée que Fanny me fasse faux bond pour la première fois depuis des mois, j’essaie de me raisonner. Elle a aussi droit à son jardin secret. Et puis, on ne s’est rien promis. Peut-être que j’ai trop d’attentes ? Ne serais-je au fond qu’un ami, divertissant à ses heures, avec qui parler librement de ses états d’âme ? Notre différence d’âge aurait-elle fini par user son enthousiasme ? C’est reparti ! Sans m’en rendre compte, je scénarise encore une fois une tragédie. Ou peut-être serait-ce le début d’une période de paranoïa ? Il m’arrive de m’en faire quand je perds le contrôle de ceux qui m’entourent. Ce serait tellement plus simple si tout le monde m’obéissait comme les personnages de mes histoires.
Niveau de satisfaction :
(3 / 5)