Tu ne mentiras point – Jean-Philippe Bernié

Par Michel Dufour

Date de publication originale : 2024 (Glénat)
Genre : psycho-social
Personnage principal :
Claire Lanriel, professeure

Le Collège Saint-Jacques, au nord d’Ottawa, est une institution prestigieuse qui forme les futurs ministres et les hauts fonctionnaires du pays. Claire Lanriel, dans la jeune cinquantaine, en forme et intelligente, est embauchée par le directeur Louis Paradis et son épouse Denise au poste de responsable des relations gouvernementales et des affaires publiques. Elle remplace Malvina Lanteigne qui a quitté son emploi, après vingt ans de loyaux services, pour cause de maladie.

Claire apprend à connaître ses collègues et quelques étudiants, dont Louis-Philippe, 17 ans, brillant, mais troublé par son amour-désir de Laurent, lui-même embarrassé parce qu’il ne se sent pas de niveau avec les autres et a l’impression que sa mère a payé pour qu’il puisse passer son examen d’admission. Claire s’aperçoit peu à peu qu’un système frauduleux permet, en effet, aux élèves plus fortunés que doués, de réussir leur examen d’entrée. Et qu’elle-même risque de devenir le bouc émissaire. À moins qu’on s’en prenne simplement à sa vie.

Si elle tient à devenir la prochaine directrice, Claire n’est pas au bout de ses peines.

C’est bien écrit. Bernié a été finaliste du prix Arthur-Ellis du meilleur roman policier en 2019 (Un dernier baiser avant de te tuer). Les personnages sont peu nombreux et succinctement décrits. Ce roman est son quatrième et il est présenté comme un roman policier ou à suspense. C’est ici que le bât blesse. Bien sûr, on se demande comment Claire se débrouillera avec la fraude qu’elle a détectée. Mais le suspense peut-être plus important concerne les amours de Louis-Philippe et de Laurent (auxquels l’auteur consacre bien des pages). Le roman n’est donc pas déplaisant, mais je le considère plutôt comme un roman psychologique pour la jeunesse.

Extrait :
Malvina Lanteigne leur avait révélé la vérité quand elle était tombée malade. Tétanisés, ils avaient alors pris la seule décision possible : embaucher pour la remplacer quelqu’un de l’extérieur, qui prendrait les coups. Voilà quel était le rôle qu’ils avaient refilé à Claire. Porte-parole de Saint-Jacques au cas où le scandale éclaterait. Faire face aux questions, aux journalistes, à la meute hurlante, recevoir tout dans las figure. Et probablement, ensuite, être virée, victime expiatoire jetée en pâture à l’opinion publique. Banban et Paradis prendraient leur retraite, un peu éclaboussés mais innocents, puisqu’ils ne savaient rien. Et elle, même si elle venait d’arriver, elle serait le visage de la fraude.

Niveau de satisfaction :
3 out of 5 stars (3 / 5)

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